LA PLACE DES ŒUVRES DANS LA VIE DES
HOMMES
Que nous soyons croyants ou non, la Bible montre que les
œuvres que nous faisons ne sont pas sans importance. A plusieurs reprises,
l’Ecriture affirme que les œuvres de chacun seront le paramètre principal à
partir duquel Dieu prononcera Son jugement : Matthieu
16,27 ; Romains 2,6. Cette réalité, trop peu présente dans la
conscience des hommes, est souvent la
cause de leur irresponsabilité face à leurs actes ou à leur manquement : Proverbes 24,11-12. Prendre conscience qu’il nous sera
demandé compte par Dieu de nos actes est le premier pas qui mène le non croyant
vers le salut.
Si le jugement de Dieu s’établira sur la base des œuvres,
quelle probabilité y a-t-il pour celui qui n’a que celles-ci sur lesquelles
s’appuyer pour être déclaré juste ? La Bible ne nous laisse entrevoir que
peu d’espoir :
a)
Apocalypse 20,11 à 15 :
Au jour du jugement final, le jugement du grand trône blanc,
deux catégories de livres seront ouverts : les livres des œuvres et le
livre de vie. Dans les premiers sont compilées et consignées toutes les œuvres
que chaque homme de chaque génération a accomplies. Dans la seconde catégorie,
il ne se trouve qu’un seul livre : le Livre de vie, sorte d’état-civil
céleste. Sur ce livre ne figure la mention d’aucune œuvre, juste une liste de
noms correspondant à l’identité de certaines personnes. Dans la vision qu’il a
de cette scène, Jean est formel : seuls ceux dont le nom est écrit dans le
livre de vie échappent à l’étang de feu, le lieu de la séparation éternelle avec
Dieu. Aucun de ceux qui seront jugés sur le critère des œuvres n’est
suffisamment juste pour intégrer les nouveaux cieux et la nouvelle terre et
demeurer dans la Jérusalem céleste : Apocalypse 21.
b)
Romains 2,12 à 16
Reprenant le thème du jugement, Paul aborde ici le cas de
ceux qui n’ont pas eu connaissance de la révélation écrite de Dieu pour juger
de ce qui était bien et mal : la loi. Qu’en sera-t-il pour eux ? Sur
quel critère Dieu va-t-Il prononcer Son jugement sur eux ? Essayons de
suivre le raisonnement de l’apôtre sur ce point :
-
V 12 : la loi ne
servira d’outil pour le jugement que dans le cas de ceux qui l’ont connu. Ceux
qui seront perdus, sans avoir connu la loi, ne le seront pas pour cette raison.
Ceux qui seront perdus, bien qu’ils aient connu la loi, le seront pour cette
raison supplémentaire
-
V 13 : le fait de
connaître la loi ne suffit pas pour que l’on soit déclaré juste devant Dieu. La
loi exige de celui qui la connait que chacun de ses articles soit mis en
pratique : Romains 10,5 ; Jacques 2,10-11.
Une seule transgression à la loi suffit pour nous rendre coupable devant Dieu.
-
V 14 et 15 :
Il arrive que des non-juifs, qui n’ont pas la loi, suivent naturellement, par l’inclinaison
de leurs cœurs et de leur conscience, les préceptes que donne la loi. Ils
témoignent par ce fait que la connaissance de la loi écrite n’est pas
nécessaire pour discerner ce qui est bien et mal devant Dieu. La loi écrite
n’est que la formulation de la loi morale inscrite dans le cœur et la
conscience de tout homme. Qui a cette loi écrite au fond de lui possède
l’arbitre dont il a besoin pour discerner l’évaluation de Dieu sur ses actes.
Il n’existe personne sur terre qui soit sans connaissance totale de l’essence
de la loi de Dieu : preuve en est par ces longs débats intérieurs au
travers desquels chacun s’accuse et se justifie tour à tour devant sa
conscience
-
V 16 :
au-delà des actes, Dieu connaît les intentions qui en sont à l’origine. La mesure
que Dieu utilisera pour en juger sera Jésus-Christ
L’argumentation de Paul ne laisse pas entrevoir que
quelqu’un, qui ne connaît pas la loi écrite de Dieu, puisse tout de même s’en
tirer devant Dieu. Elle a juste le mérite de répondre à ceux qui seraient
tentés de taxer Dieu d’injustice face aux différences de privilèges qui
existent entre les hommes, en particulier entre Juifs et païens. Selon Paul,
aucun homme ne peut se targuer devant Dieu d’être à ce point juste que sa
conscience ne lui a jamais rien reproché !
La Bible énumère de nombreuses raisons pour lesquelles les
œuvres humaines s’avèrent incapables de justifier un homme devant Dieu :
-
Ce qui souille l’homme et le conduit à faire le
mal ne vient pas de l’extérieur, mais provient de l’intérieur, de son
cœur : Marc 7,17 à 23. L’homme est tenté de
faire le mal sous l’impulsion de sa propre convoitise : Jacques 1,13 à 15.
-
Les œuvres que l’homme fait naturellement sont
celles de la chair. Galates 5,19 à 21. Or ce qui
provient de la chair ne saurait plaire à Dieu. Habitée et animée par un esprit
de rébellion à Dieu, elle en est incapable : Romains
8,7 ; Ephésiens 2,2-3.
-
La connaissance de la loi de Dieu ne procure
aucune force à l’homme pour obéir à ses exigences. Son utilité principale est
de lui donner une conscience aigüe de son péché pour le conduire à chercher en
Jésus-Christ la justification qui lui fait défaut : Romains 3,19-20 ; 7,7 à 12 ; Galates 3,23 à 25
-
Les œuvres bonnes que le non-croyant accomplit
sont mortes. Elles n’ont aucun pouvoir pour lui redonner la vie spirituelle qui
lui fait défaut. Le sang versé par Jésus, Sa mort pour nous, a pour but de nous
purifier de nos péchés, mais aussi de tout effort qui tendrait de notre part à
chercher à plaire à Dieu sur la base de nos œuvres : Hébreux 9,13-14.
-
Quoique mortes et insuffisantes pour assurer le
salut, les œuvres faites par un croyant qui n’est pas né de nouveau témoignent
de la disposition de son cœur à craindre Dieu et à chercher à Lui plaire :
exemple : Corneille : Actes 10,2. En
toute nation, un homme qui craint Dieu et cherche à pratiquer la justice Lui
est déjà agréable : Actes 10,34-35. Il
n’est pas loin du salut… mais pas encore sauvé : Actes
11,13-14 ; Marc 10,17 à 22.
-
Si l’homme peut être sauvé par ses œuvres, cela
signifie que le salut qu’il recevra sera le salaire payé par Dieu pour ses
efforts : Romains 4,4. La gloire du salut
de cet homme en revient donc à lui-même et non à Christ : Ephésiens 2,8-9. Le principe du salut par grâce est
contraire dans son essence au principe du salut par les œuvres : Romains 4,4-5.
-
La seule œuvre qui nous sauve est que nous
croyions à l’œuvre de Celui que Dieu a envoyé pour notre salut : Jean 6,28-29
Ainsi parle l’Eternel : Maudit soit l’homme qui se
confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son
cœur de l’Eternel ! Il est comme un
misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur ; il habite
les lieux brûlés du désert, une terre salée et sans habitants. Béni soit
l’homme qui se confie dans l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance ! :
Jérémie 17,5 à 7.
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