La notion de sacrifice dans le Lévitique
Troisième livre de la torah, le
lévitique, appelé le livre des prêtres par les Juifs, en est le cœur.
Comprenant peu de récits historiques, le Lévitique rapporte les paroles reçues
par Moïse sur le mont Sinaï au sujet du culte. A cause de son contenu, le
Lévitique fait partie des livres essentiels de la Bible. Aucun livre de
l’Ancien Testament ne révèle avec plus de détail le soin que l’Israélite doit
mettre à écouter Dieu lorsqu’il veut s’approcher de Lui. Aucun ne témoigne de
façon plus claire de la gravité du péché, de la séparation radicale qu’il
engendre entre Dieu et le pécheur, du caractère absolu de la sainteté de Dieu
et de la nécessité du sacrifice comme chemin qui ouvre l’accès à Dieu. Rien ne
sert davantage la compréhension du sens de la mort de Jésus pour le péché que
le Lévitique. Rien ne met autant que ce livre en valeur sa portée et sa
signification, comme en témoigne l’épître aux hébreux.
Dès son introduction, le
Lévitique place le sacrifice au cœur de la relation entre Dieu et Son peuple.
S’approcher de Dieu sans le sacrifice est inenvisageable. C’est pourquoi, dès
son introduction, le Lévitique part de ce point unique de départ : Lévitique 1,2. Tous les sacrifices envisagés dans le
Lévitique sont présentés comme des offrandes des hommes à Dieu : Lévitique 1,2 ; 2,1… Mais toutes les offrandes
n’ont pas le même sens ni la même valeur. Les cinq premiers chapitres du
Lévitique présentent les cinq types d’offrandes qui peuvent être
apportées :
-
1ère offrande :
l’holocauste : Chapitre 1
-
2ème offrande : l’offrande
végétale : Chapitre 2
-
3ème offrande : le sacrifice de
communion ou d’actions de grâces : Chapitre 3
-
4ème offrande : le sacrifice
d’expiation pour le péché : Chapitre 4
-
5ème offrande : le sacrifice de
culpabilité ou de réparation : Chapitre 5
Chaque offrande correspond, comme nous allons
le voir, à une réalité spirituelle précise, en ce qui nous concerne, mais aussi
en ce qui concerne Christ. Sur les cinq, une seule n’est pas une offrande
sanglante : la seconde que l’on appelle l’oblation ou l’offrande végétale
qui consiste en un gâteau fait d’ingrédients précis.
a. Caractéristiques communes des offrandes
sanglantes
Si les sacrifices sanglants recouvrent des réalités
différentes et complémentaires, tous possèdent des caractéristiques
communes :
-
La victime offerte devait toujours être sans
défaut : Lévitique 1,3 ; 3,1 ;
4,3 ; 5,15. L’animal sans défaut offert à Dieu préfigurait Christ,
l’Agneau de Dieu sans tache : Hébreux 9,14 ;
1 Pierre 1,19. Les seules imperfections permises concernaient les
sacrifices volontaires, mais avec limites : Lévitique
22,20 à 25. Notons qu’il n’y avait pas que le sacrifice qui devait être
sans défaut corporel, le sacrificateur aussi : Lévitique
21,16 à 24.
-
La victime devait être présentée devant
l’Eternel : Lévitique 1,3 ; 3,1 ;
4,4 ; 5,26. C’est en effet devant Dieu que nous péchons, que nous
le fassions de manière ouverte ou cachée : Psaume
51,5-6. Se présenter devant Dieu, c’est Lui confesser, Lui faire
connaître son péché : Psaume 32,5.
-
La victime devait être offerte à l’Eternel, et
non point à un autre : Lévitique 1,2 ;
3,1 ; 4,3 ; 5,15. C’est aussi à Dieu que Christ s’est offert
sans tache : Hébreux 9,14. Le système
biblique des sacrifices n’est pas un système élaboré par les hommes pour gagner
la faveur de Dieu et apaiser sa colère. C’est un système établi par Dieu qui
correspond à ses exigences absolues. Le sacrifice a pour but de présenter à
Dieu ce qui, seul, peut satisfaire Sa justice et Sa sainteté.
-
Par un geste symbolique de la main, l’offrant
s’identifiait avec la victime sacrifiée : Lévitique
1,4 ; 3,2 ; 4,4. Chargée des péchés de l’offrant, la victime
subissait le châtiment à sa place. Cette identification nous rappelle que
lorsque Christ est mort, nous sommes aussi morts avec Lui : Romains 6,3-4.
-
La victime était toujours mise à mort par
l’offrant, et non par le sacrificateur : Lévitique
1,5 ; 3,2 ; 4,4. Cette nécessité nous rappelle que nous avons
chacun une part personnelle dans la mort de Christ. Ce sont nos mains, et non
celles d’un autre, notre péché et non celui d’un autre, qui ont cloué le Christ
sur la croix.
-
Le sang de la victime devait toujours être
répandu sur l’autel par le sacrificateur : Lévitique
1,5 ; 3,2 ; 4,6-7. C’est Christ Lui-même, notre grand prêtre
qui présente à Dieu Son sang pour le pardon et l’expiation de nos fautes :
Hébreux 9,12.14.22.24.
Sept points essentiels constituent le rituel sacrificiel
dans le Lévitique :
-
Présentation de la victime
-
Identification de l’offrant avec la victime
-
Immolation de la victime
-
Aspersion du sang de la victime
-
Combustion entière ou partielle de la victime
-
Acceptation du sacrifice
-
Appréciation divine : le sacrifice est dit
« de bonne odeur à Dieu » ou il est dit « qu’il est pardonné à
l’offrant. »
De même, quatre réalités communes sont évoquées au travers
de tous les sacrifices :
-
La réalité du péché : les mots péché, iniquité,
impur, impureté, souillure ou souillé apparaissent constamment en lien avec les
sacrifices offerts : Lévitique 4,1.3.13.14 ;
5,1.2.3.7… 10,10 ; 11,47 ; 12,1.
-
La réalité du jugement : le feu passe sur
les sacrifices qui sont consumés : Lévitique 1,7.8.9.12… ;
2,2.3.9.10.14.16…
-
La réalité du salut : Le sang est versé
comme expiation : Lévitique 1,4.5.11.15…,
les sacrifices sont de bonne odeur à Dieu : Lévitique
1,9.13.17…, il est pardonné à l’offrant : Lévitique
4,20.26.31.35
-
La volonté de Dieu est accomplie : Dieu
établit le rituel comme une loi perpétuelle qu’il est interdit d’enfreindre
sous peine de mort : Lévitique 3,17 ;
6,15… ; 17,8-9
b. Signification des cinq sacrifices
Nous avons vu que le livre du Lévitique établit cinq types
de sacrifices différents qui peuvent être offerts à Dieu. Parmi ces cinq
sacrifices, trois sont offerts volontairement par l’offrant :
l’holocauste, l’offrande farine, le sacrifice d’actions de grâces ; et
deux sont prescrits comme obligatoires à cause du péché : le sacrifice
d’expiation et le sacrifice de culpabilité. L’ordre dans lequel le lévitique
présente les différents types de sacrifices qui peuvent être offerts à Dieu ne
procède pas du hasard. On pourrait s’attendre à ce que, le péché étant le
problème principal entre Dieu et nous, Dieu parte du sacrifice de culpabilité
ou de réparation en vue de régler la question du péché pour aller, crescendo,
vers l’holocauste, sacrifice qui exprime le don total de soi à Dieu. Il n’en
est rien ! Dieu présente les sacrifices dans le sens inverse : Il
part de l’holocauste, qui exprime le don volontaire de soi, pour aller vers le
sacrifice de culpabilité ou de réparation, qui exprime l’application la plus
nécessaire et obligatoire du sacrifice.
L’ordre dans lequel sont présentés les sacrifices ne suit
pas celui du besoin de l’homme dans son expérience de réconciliation avec Dieu :
le pardon avant la reconnaissance et le don de sa vie à Dieu. Il suit le point de
vue de Dieu et ce que fut l’expérience de Christ pour que le pardon et la
réconciliation avec Dieu soit possible entre nous et Lui
Pour que notre culpabilité soit ôtée et que la réparation
entre Dieu et nous se fasse, il fallut
-
Que Christ se porte volontaire : Hébreux 10,5 à 9
-
Qu’il se donne entièrement à Dieu pour
nous : Hébreux 9,12 à 14
Il a été par son sacrifice volontaire l’holocauste agréable
à Dieu, le type même du don d’une vie entièrement offerte à Dieu : Ephésiens 5,2 ; Lévitique 1,9.13.17
-
Que la vie de Christ soit parfaite, exempte de
toute marque et de toute odeur de péché : Hébreux
7,26 à 28
Christ a été pour nous, par Sa vie, l’offrande de farine (le
grain de blé broyé et moulu : Jean 12,25
ointe d’huile (le Saint-Esprit) et d’encens (la prière), parfaite : Lévitique 2,1, une offrande sans levain (symbole du
péché) : Lévitique 2,11.
-
Que le sacrifice de Christ soit pleinement agréé
par Dieu, un sacrifice accompli en pleine communion avec Lui : Matthieu 3,17, ce qu’atteste la résurrection : Romains 1,4 ; Actes 2,2 »-24
Christ a été par son sacrifice Celui qui a rétabli entre
nous et Dieu la communion rompue : 1 Corinthiens
10,16 ; 1 Jean 1,3 ; Ephésiens 2,13-14. Par Lui, nous pouvons
à notre tour offrir des sacrifices d’actions de grâces agréés par Dieu : Lévitique 3,1 ; Hébreux 13,15-16
-
Que le sacrifice de Christ soit un sacrifice
d’expiation pour le péché : Romains 3,23 à 26 ; 1 Jean 2,2
Jésus a été pour nous l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du
monde : Jean 1,29
-
Que le sacrifice de Christ soit un sacrifice de culpabilité
ou de réparation : Esaïe 53,10 (version
NBS).
Le sacrifice Jésus n’ôte pas seulement le péché. Il répare
dans notre relation avec Dieu tout ce que le péché a introduit de méfaits et de
culpabilité. Il n’y a désormais plus de condamnation pour ceux qui sont à
Jésus-Christ : Romains 8,1 ; Jean 5,24.
Jésus est pour nous le sacrifice qui efface de nos vies tout ce dont le péché
nous rend coupables devant Dieu : Lévitique 5.
Si l’ordre des sacrifices donné dans le Lévitique correspond
à l’ordre de la réalité vécue par le Christ en venant sur terre pour mourir
pour nous, notre expérience épouse quant à elle l’ordre inverse. Partant de
notre situation, nous confessons nos péchés, nous croyons au Christ, et à la
valeur de Sa mort pour l’expiation et la réparation de nos fautes – Nous
entrons par Lui dans la communion avec Dieu pour Lui offrir nos actions de
grâces – Nous progressons ensuite dans la voie de la sanctification, en nous séparant du levain du péché pour
finir par nous offrir tout entier à Dieu !
tout pointe a l oeuvre de notre sauveur Jesus Christ sur la croix. Amen
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