1. Introduction :
Lisez Genèse 12,1 à 3. Quelle est la finalité de l’appel
d’Abram ?
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Faire de lui une grande nation
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Faire de lui une bénédiction pour toutes les
familles de la terre
Dès le début de l’histoire d’Abram, la fin est inscrite.
L’appel d’Abram dépasse largement sa personne et le cadre de son histoire
personnelle. Il va au-delà du peuple qui va naître à travers lui. Ce qui est
visé dès le début n’est pas seulement le bien d’Abram, mais celui de l’humanité
entière.
Toute la Bible est le récit de la façon avec laquelle Dieu a
accompli la promesse qu’Il a faite à Abram lors de son appel : Romains 4,16-17 : référence à la promesse de
l’appel – Galates 3,13-14. Aussi, Jésus
donnera-t-il une place importante à Abraham dans ses enseignements : Matthieu 3,9 ; 8,11 ; 22,32 ; Luc 13,16 ;
Luc 16,22 à 31 ; 19,9 ; Jean 8,39-40.56 à 58. Marie et
Zacharie citent Abraham dans leur hymne : Luc
1,55.73. Bien qu’il y ait eu des hommes de foi avant lui, Abraham est
toujours identifié comme le point de départ de la foi qui est celle de tous les
croyants. C’est en lui que l’alliance de Dieu en vertu de la foi
commence : Actes 3,24-25 ; Romains
4,11-13.16 ; Galates 3,7-9. Abraham est un point de départ si
important que aucun détail de son vécu ne relève du hasard. Tout a valeur
d’enseignement et d’application :
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L’état dans lequel il était quand il reçut la
promesse : Romains 4,10
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La lignée qui héritera de la promesse : Romains 9,7
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Le genre employé quand il a reçu la
promesse : Galates 3,16
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La place des deux femmes qu’il a eues : Galates 4,21 à 25
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La valeur des personnes qui croisent sa vie
définies en fonction de sa position à l’égard de chacune d’entre elles :
Melchisédek : Hébreux 7,1 à 4 – Lévi (les
lévites) : Hébreux 7,5 à 10
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La place des œuvres dans la vie de ceux qui
croient : Jacques 2,21 à 23
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La position de la femme croyante à l’égard de
son mari croyant : 1 Pierre 3,1 à 6
« Abraham occupe dans le plan de la rédemption de Dieu
une place bien plus importante qu’Abel, Hénoch ou Noé. Bien que ces trois
hommes fussent bons, ils n’étaient bons qu’en tant qu’individus. Ils ne
pouvaient changer la situation de péché. Abraham fut le premier homme que Dieu
utilisa pour renverser la situation de péché… La rédemption fut accomplie par
le Seigneur Jésus, mais elle commença avec Abraham. Jésus est le centre,
Abraham le point de départ… Dieu ne bénit pas les nations de la terre
directement. Mais plutôt, Il les bénit par Abraham. Dieu fait dépendre la
bénédiction des nations de la terre d’Abraham… Dieu définit par Abraham ce
qu’est l’œuvre de la foi : Il amène un homme à croire et, à partir de ce
croyant, d’autres croyants sont engendrés. Le principe de Dieu est d’agir
d’abord sur un individu puis d’engendrer les autres par lui. » W. Nee
Lisez ensuite Genèse 11,1 à 9, l’épisode de la tour de Babel :
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Quelle
finalité poursuivait les décideurs de la construction de la tour de Babel ?
Le but de la construction de la tour de Babel
était l’unité de la race humaine autour d’un lieu et d’un même projet : v 4 et 6. Par ce projet, les humains voulaient ériger
à la face de Dieu quelque chose qui symbolisait leur force commune, leur
grandeur (un peu comme les tours énormes construites aujourd’hui)
-
Pourquoi
cette finalité, à votre avis, n’a pas plu à Dieu ?
Dieu n’était pas tant contre le projet d’unité
de la race humaine que contre l’objectif qu’il visait et les motivations qui en
étaient la source. Le projet de Babel n’est pas définitivement sorti de la
pensée de l’humanité. Il rejaillira à la fin des temps sous le règne de la bête
qui finira par fédérer le monde entier sous son autorité : Apocalypse 13,4.7.12.14.16. Pas étonnant dès lors que la
capitale spirituelle du monde de cette époque portera le nom de Babylone :
Apocalypse 18,10
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Quelle
mesure Dieu a-t-il prise pour faire capoter le projet ?
Il prit une mesure simple et efficace : il
confondit les langues, ce qui rendit impossible l’unité de pensée des hommes
réunis à Babel. Dès lors, l’unité de pensée ne fut plus jamais possible. Les
hommes se dispersèrent géographiquement mais se distancèrent aussi les uns des
autres par des conceptions mentales contradictoires : philosophies, religions,
idéologies…
« Dieu a brisé le miroir de la pensée
unique… Chaque peuple n’en a retenu qu’un fragment, plus ou moins large. Chaque
peuple ne voit ainsi qu’un morceau du tout, jamais la totalité. C’est ce qui
explique les divergences qui opposent les conceptions des nations en ce qui
concerne la religion, la philosophie, l’art, les sciences et l’histoire,
opposition d’où naissent souvent de mutuelles contradictions :
Bettex. »
-
Que
nous dit la mesure que Dieu a prise sur la façon dont il conçoit la question de
l’unité de l’humanité ?
Dieu s’oppose à toute unité de l’humanité qui
soit une uniformité. L’unité que souhaite Dieu est celle qui est à l’image de
Sa Personne : une unité respectant la diversité.
Quel lien
peut-on faire entre la finalité du projet élaboré en Genèse 11 et la finalité
de l’appel d’Abram ?
L’appel d’Abraham est sa réponse au projet d’union de
l’humanité mis en œuvre au pays de Shinéar et qu’il a fait capoter. La même
finalité est visée, mais l’esprit, le principe directeur et les moyens mis en
œuvre différent totalement. L’unité humaine sans Dieu ne peut se faire
qu’autour d’un dictateur, en l’occurrence à l’époque Nimrod : Genèse 10,8-11. L’unité conçue par Dieu se fera autour
de Christ, le fils de l’homme, l’anti-Nimrod, un héros à l’opposé des héros
humains.
Que nous dit
l’appel d’Abram sur la façon dont Dieu envisage l’unité entre les familles de
la terre ?
Cette unité est impossible si Lui n’en est pas le centre.
C’est ce que révéle la vision finale du royaume de Dieu : Apocalypse 7,9-10
2. Abram : le personnage
Lisez Josué 24,2 ; Actes 7,2 à 4 ; Genèse 12,1 à 9
Quelles sont
les choses qu’Abram a dû quitter pour répondre à l’appel de Dieu ?
Il a dû quitter son pays, la maison de son père, mais aussi
ses dieux. Actes 7,2 à 4 semble souligner que le
père d’Abram l’a suivi d’Ur jusque Charan. Il y a donc eu une halte dans le
cheminement d’Abram vers Canaan, une halte qui dura suffisamment de temps pour
qu’il s’enrichisse : Genèse 11,28 à 31 ; 12,5.
Ce n’est que lorsque le père d’Abram est décédé qu’Abram s’est senti libre de
poursuivre sa marche vers le pays promis.
« Abram entendit deux fois l’appel de Dieu, une fois à
Ur et l’autre à Charan. Le premier appel ne l’amena qu’à mi-chemin. Le second
appel le mena jusqu’à Canaan. Nous devons sans cesse remercier Dieu parce qu’il
n’abandonne jamais ! C’est sa persévérance avec nous qui rend réalisable
Son projet avec nous ! : W Nee. »
Quel lien
faites-vous entre ce qu’Abram a quitté sur le plan physique avec ce qu’un
disciple de Christ quitte pour répondre à son appel ?
Suivre Christ implique le détachement de tout ce qui façonnait
notre identité jusqu’alors. Nous nous séparons de la vaine manière de vivre de
nos pères : 1 Pierre 1,18, de la foi qui
nous habitait auparavant : Actes 26,4-5.
Nous considérons le lien qui nous unit à Christ et à la famille de Dieu comme
plus fort que les liens du sang : Matthieu
12,48-49 ; Luc 14,26.
Qu’est-ce qui
n’était pas prévu dans l’appel et qu’Abram a pris avec lui ? Quelles leçons
en tirez-vous ?
Deux éléments non prévus se sont joints à Abram lors de son
départ : son neveu Loth et Térah son père. Tous les deux seront source de
frein et de difficultés futures pour
Abram. L’obéissance à l’appel de Dieu implique que nous partions dans les
conditions voulues par Dieu. Tout ce que nous emportons avec nous en plus et
que Dieu n’a pas prévu s’avère pour la suite source de problèmes : cf Nombres 11,4 : le ramassis de gens qui se
trouvait au milieu d’Israël.
A quel moment
Dieu adresse-t-il la parole à Abram ? Que peut-on apprendre de Dieu sur sa
façon de se révéler et de communiquer à ses serviteurs ?
Dieu se révèle à Abram à chaque étape d’obéissance. Il parle
à Abram avant qu’il parte pour lui dire d’aller en Canaan. Puis il lui parle à
nouveau lorsqu’il est arrivé à l’endroit qu’il a désigné. Dieu ne nous dira
rien de nouveau pour notre vie tant que nous n’avons pas obéi à la parole qu’il
nous a déjà fait connaître. C’est l’obéissance qui est la condition d’une
révélation plus grande de Sa volonté dans nos vies.
Quel est le
contenu de la 2ème promesse de Dieu faite à Abram ? Quand se
réalisera-t-elle ? Quelle leçon en tirez-vous ?
Il lui promet de donner le pays à sa descendance. Il faudra
plusieurs siècles jusqu’à ce que la promesse se réalise vraiment (Josué et
Juges). Les promesses de Dieu s’accomplissent toujours. Mais nous ne devons pas
fixer d’avance le temps où elles se réalisent. Dieu ne ment pas, même si ce ne
sera pas la descendance directe d’Abraham qui occupera le pays : cf Exode 12,40.
3. 1ère errance d’Abram
Lisez Genèse 12,10 à 13,4
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Quelle
est la cause de la décision d’Abram d’aller en Egypte ?
La cause extérieure est la famine qui survint dans le pays.
La cause réelle est l’incapacité d’Abram de faire face à cette difficulté
autrement qu’en quittant le pays dans lequel Dieu lui a ordonné d’être. La
famine, circonstance éprouvante sur laquelle Abram n’a pas de prise, est en
fait le moyen que Dieu utilise pour faire entrer Abram dans l’école de la foi.
Car la foi n’est pas juste le principe par lequel on entre dans l’alliance de
Dieu. C’est aussi celui par lequel on doit désormais apprendre à vivre et
marcher dans ce monde.
Que nous apprend la famine sur les moyens que Dieu utilise
pour nous faire entrer dans l’école de la foi ? La famine nous dit que le
croyant n’échappe pas aux difficultés auxquelles doivent faire face, dans leur
vie terrestre, les autres hommes. La différence tient au fait que ces difficultés
sont didactiques, c’est-à-dire qu’elles sont des outils de Dieu pour éduquer le
croyant dans la foi. L’école de la foi commence souvent par des choses simples,
communes (le chômage, une difficulté financière, de santé…). Elles iront petit
à petit dans la vie d’Abram dans un degré croissant de difficulté jusqu’à ce
qui sera l’épreuve suprême : la demande par Dieu du sacrifice d’Isaac.
Abram commet une double faute en quittant Canaan pour se
rendre en Egypte. La première est qu’il quitte le pays de la promesse, ce qui
l’oblige à devoir assumer par lui-même sa sécurité. N’ayant plus au fond de lui
l’assurance que Dieu est avec lui dans sa décision, il est pris par une crainte
qui sort tout droit d’une supposition, celle selon laquelle il est en danger de
mort si les Egyptiens apprennent que Sara est sa femme. Il oblige donc Sara à
mentir sur sa véritable identité.
Abram obtient ce qu’il désire. Il est traité avec égard. Il
arrive qu’en suivant une voie de désobéissance ou d’incrédulité les choses
s’arrangent mieux pour nous qu’en suivant la voie de la foi. Mais c’est aux
dépens de tous ceux de son entourage : Sara lui est ôtée et emmenée dans
la maison de Pharaon. Le Pharaon et sa maison sont frappés par Dieu et,
finalement, il est chassé du pays dans lequel il s’est réfugié pour fuir la
famine. Notons la manière d’agir de Dieu dans la circonstance :
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Il reprend Pharaon pour sa faute, mais Il
l’éclaire aussi. Pharaon n’est pas seulement frappé. Il sait pourquoi il l’est
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Il reprend Abram par Pharaon. Quand le chrétien
pèche, il arrive souvent que c’est le non-chrétien qui le reprend et lui dit ce
qu’il aurait dû faire et ne pas faire.
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Il sauve Abram du piège dans lequel il s’était
enfermé par sa propre faute. Abram peut récupérer sa femme, ses ânes, ses bœufs
et ses servantes et reprendre sa marche là où il avait bifurqué.
L’erreur d’Abram ne sera pas sans conséquence pour la suite.
Il aura été un mauvais exemple pour Loth, son neveu qui, plus que lui, va
exceller plus tard dans l’art du compromis. Il quittera l’Egypte avec un cadeau
empoisonné dans ses bagages : Agar l’égyptienne : Genèse 16,1. Il n’y a aucune désobéissance à Dieu qui
ne soit bénigne.