jeudi 20 juin 2013

La notion de sacrifice (1)

1. Introduction :

La notion de sacrifice est présente dans toute la Bible, du premier au dernier livre. Elle en est un des thèmes majeurs. Avec le terme sacrifice, les mots sacrifier et sacrificateurs sont parmi ceux qui sont les plus souvent mentionnés dans l’Ecriture. C’est Dieu le premier qui, dans la genèse, introduit la pratique du sacrifice. Immédiatement après la chute, nos premiers parents, découvrant avec honte leur nudité soudaine, cherchèrent à la masquer avec des feuilles de figuier : Genèse 3,7. Dieu ne s’en satisfit pas. Il pourvut Lui-même à l’habillement dont avaient besoin Adam et Eve en sacrifiant des animaux et en utilisant leurs peaux pour les couvrir : Genèse 3,21. L’Apocalypse se conclut par la vision glorieuse de l’Agneau sacrifié pour le rachat des élus : Apocalypse 5,6. De la première mention à la dernière, le sacrifice est lié à la fois à l’entrée du péché dans le monde et à la rédemption. Il est présenté comme une nécessité pour couvrir le pécheur et rendre possible la réconciliation avec Dieu. Essayons de faire le tour de l’Ecriture pour étudier tout ce que ce thème recouvre.

2. Genèse du sacrifice : la notion de sacrifice dans la genèse

Le 1er sacrifice : Genèse 3,21

Il est intéressant de voir que c’est Dieu, le premier, qui a pratiqué un sacrifice. Le fait que ce soit Lui qui en soit l’initiateur implique plusieurs choses liées à la notion du sacrifice. Le sacrifice d’animaux pour couvrir la nudité de nos premiers parents témoigne :

-          De la gravité du péché et de son entrée dans le monde. Dieu avait pourtant averti nos premiers parents à ce sujet : Genèse 2,17. Le péché, cet acte de désobéissance et de rébellion envers Dieu, ne serait pas bénin. Il aurait une conséquence funeste et dramatique pour toute la race humaine : la mort. Dieu signifie par le sacrifice que, pour épargner la mort aux coupables, il faut qu’une victime innocente la subisse à leur place. Le salaire du péché est la mort, rien de moins : Romains 6,23.

-          De l’incapacité de l’homme à produire un moyen de couvrir sa faute qui soit à la hauteur du préjudice qu’occasionne le péché. Il est impossible à l’homme de se voir tel qu’il est, de se regarder en face ou de supporter le regard de l’autre sur soi depuis l’entrée du péché. La fabrication improvisée d’un habit de feuilles de figuier est la première tentative humaine de se fabriquer une couverture permettant de se rendre présentables aux yeux des autres et de soi-même. Toutes les religions humaines suivent depuis cet exemple. Dieu témoigne par le sacrifice qu’il faut bien plus que le bricolage humain pour satisfaire les exigences de la justice face au péché. Le péché nécessite la mort. Les habits de peaux devront rappeler tous les jours à Adam et Eve qu’une victime innocente a payé de sa vie leur justification.

-          De la voie que la justice de Dieu va emprunter dans l’avenir pour opérer la réconciliation entre l’homme pécheur et le Dieu saint. Le premier sacrifice, initié par Dieu, doit servir d’instruction et d’enseignement aux hommes de toutes les générations qui suivront Adam et Eve. La justice de Dieu ne pourra être satisfaite à moins que la mort du coupable ou de son remplacement par un innocent ne se produise. Cette exigence incontournable n’est pas négociable. C’est elle qui obligera le Fils de Dieu à s’offrir Lui-même en sacrifice pour ôter le péché du monde : Jean 1,29.

Le second sacrifice : Genèse 4,1 à 5

Après Dieu, Abel sera le premier homme à offrir un sacrifice à Dieu. L’objectif d’Abel est le même que celui de Caïn. Il cherche à apporter à Dieu une offrande, quelque chose qui, venant de lui, puisse être reçu de manière agréable par Dieu. L’offrande de Caïn, faite des produits du sol et de son travail, ne sera pas reçue favorablement par Dieu. Seule celle d’Abel sera agréée. Une explication pour comprendre à la fois le refus et l’agrément de Dieu à l’égard des deux offrandes s’impose. L’un comme l’autre, en effet, n’ont rien d’arbitraire.

L’offrande de Caïn était faite des produits du sol. Or, depuis l’entrée du péché dans le monde, Dieu l’a dit : le sol, la terre sont maudits : Genèse 3,17. Le refus de Dieu de l’offrande apportée par Caïn n’a rien à voir avec le métier de l’un ou de l’autre. L’offrande était révélatrice de leur cœur. Or, le cœur de Caïn était mauvais : 1 Jean 3,12. En ce temps où l’athéisme n’existait pas (l’existence de Dieu était une évidence), Caïn savait qu’il dépendait de Dieu pour sa propre vie. Il fallait donc chercher Sa faveur, seule condition pour prospérer dans son travail. Caïn ne prit pas école de la voie que Dieu avait indiquée à Adam et Eve pour être agréé par Lui. Il agit envers Dieu davantage par formalité que par souci de demander Sa grâce sur sa vie. Il crut à tort que Dieu se satisferait de ses quelques productions. Il fut immédiatement éconduit.

Abel prit à la fois exemple sur Caïn et sur Dieu. Il suivit son frère aîné dans la demande adressée à Dieu d’être béni. Mais il prit soin de prendre acte du témoignage rendu par ses parents sur la façon avec laquelle Dieu les avait couverts après leur faute. Il comprit que seul le sang versé rend possible l’approche de Dieu : cf Hébreux 9,22. Ayant emprunté la voie indiquée par Dieu, Abel vit son offrande reçue et agréée.

L’offrande d’Abel nous rappelle que, sans l’œuvre de la croix, tout ce que nous pouvons faire et apporter à Dieu reste marquée par la malédiction due au péché. La faute de Caïn est d’avoir minimisé la réalité du gouffre qui sépare l’homme pécheur du Dieu saint. L’intelligence d’Abel est de l’avoir compris. Caïn fut condamné pour sa légèreté à l’égard de Dieu. Abel fut déclaré juste pour avoir pris la juste mesure de ce qu’exigeait la justice de Dieu envers lui : Hébreux 11,4. Le sacrifice offert par Abel est un type et une anticipation de celui de Christ : Hébreux 12,24.

Les autres sacrifices dans la genèse :

Genèse 8,20-21 : un holocauste

Les sacrifices offerts par Noé interviennent après le déluge, à la sortie de l’arche. Ils sont le premier acte accompli par le patriarche sur la terre nouvelle, purifiée du péché passé, que Dieu lui offre. Les sacrifices offerts ici n’ont pas valeur d’expiation (c’est le déluge qui a servi à cela), mais de consécration et de reconnaissance envers Dieu. Nous verrons plus tard dans le lévitique que les sacrifices que Dieu préconisera à Israël peuvent recouvrir cinq significations possibles. La même idée de reconnaissance à Dieu se retrouve dans les sacrifices offerts par Jacob à certains moments clés de sa vie : Genèse 31,54 : conclusion d’une alliance avec Laban définissant les clauses de leur relation future : Genèse 46,1 : voyage de Jacob d’Egypte pour retrouver son fils Joseph qu’il croyait mort depuis des années. 

Genèse 22,1-2 : le sacrifice d’Isaac

Mis à part celui de Jésus, le sacrifice d’Isaac est la seule demande d’un sacrifice humain ordonnée par Dieu. Telle qu’elle est formulée, la demande témoigne de l’objectif poursuivi par Dieu en la présentant à Abraham. Dieu veut sonder le cœur du patriarche. Il veut savoir si la bénédiction qu’Il lui a octroyé après des années d’attente, son fils Isaac, est à sa juste place dans son cœur ou non. Il ordonne donc à Abraham un sacrifice, celui de ce fils unique qu’il possède par Sara, son héritier qu’il aime par-dessus tout.


Le sacrifice, dans la perspective indiquée ici, s’apparente à un holocauste. L’holocauste est le don maximal. Rien ne peut le dépasser. C’est le don entier de ce qui nous est cher, précieux sur l’autel de Dieu. L’holocauste est synonyme d’abandon. Il résulte de la décision volontaire d’un offrant de ne plus rien garder ou retenir pour soi pour répondre à l’appel de Dieu. Pour être agréé et valable, là encore, ce n’est pas l’homme qui est à l’origine de l’initiative de l’holocauste. L’holocauste procède de l’appel de Dieu qui est toujours premier : Esaïe 6,8 ; Luc 9,57 à 62. Dieu seul connaît en effet les idoles de notre cœur qui risquent d’entrer en concurrence avec notre attachement à Sa Personne : Matthieu 19,20 à 22. D’offrande par laquelle Dieu renoue la relation rompue avec l’homme, le sacrifice devient moyen par lequel le racheté peut à son tour s’offrir à Dieu.

jeudi 6 juin 2013

Les oeuvres du diable

Le dernier aspect des œuvres abordé par la Parole de Dieu est celui qui touche aux œuvres du diable. Pour restreindre l’étude, nous ne considérerons que le sujet en rapport avec le croyant et l’Eglise. Le monde entier étant sous la puissance du malin : 1 Jean 5,19, les œuvres du diable dans la société des incroyants sont multiples. Elles vont de la possession démoniaque, à l’influence des sociétés secrètes, de l’occultisme à la fausse religion, de l’aveuglement spirituel à la fausse illumination, de la crainte paralysante de la mort à l’incitation au suicide… Comme il en est pour nous, les œuvres du diable reflètent sa nature, son être. Alors qu’Il était en proie aux attaques de Ses adversaires, Jésus les a accusés d’être les serviteurs des désirs de leur père, le diable : Jean 8,44. Leur hypocrisie et leur haine envers Lui étaient le reflet du caractère mensonger et meurtrier de la nature du diable. L’apôtre Jean dira qu’une des raisons premières de la venue de Jésus dans le monde est de détruire les œuvres du diable : 1 Jean 3,8. Toutes mauvaises, néfastes, les œuvres du diable, dans la main de Dieu, concourent au bien et à l’avancement spirituel du croyant : Romains 8,28. Etudions-les de près pour les discerner dans ce que nous vivons et voir comment, par la grâce de Dieu, du mal qu’elles véhiculent Dieu peut en faire sortir un bien !

1er aspect : la tentation

La tentation est le premier aspect des œuvres du diable évoqué par la Bible : Genèse 3,1 à 5. Le diable a tenté Eve, David : 1 Chroniques 21,1, Jésus : Luc 4,1 à 13 et beaucoup d’autres… Le but de la tentation est toujours le même. Satan cherche à détourner le cœur de sa victime de l’obéissance et de la fidélité à Dieu. Il cherche à séduire celui ou celle qu’il tente pour le pousser à prendre une décision qui soit contraire à son intérêt et au projet de Dieu pour lui

L’étude des initiatives prises par le diable pour tenter les enfants de Dieu met en lumière les multiples facettes des moyens et de la stratégie dont il se sert. Le diable tente :

Au cours du moment qui lui paraît le plus favorable :

·         Jésus est seul, il a faim : Matthieu 4,2 ; Luc 4,13
·         Au moment où nous pensons avoir tout surmonté : Ephésiens 6,13
·         La femme de Potiphar attend que Joseph soit seul pour lui faire ses propositions : Genèse 39,11
·         Le diable rôde constamment autour du croyant cherchant le moment le plus opportun pour agresser sa proie et la dévorer : 1 Pierre 5,8

En faisant vibrer la corde la plus sensible chez sa victime :

·         Il demande à Jésus de se comporter comme Fils de Dieu : Matthieu 4,3-5
·         Il pousse Ananias et Saphira à mentir à cause de leur amour pour l’argent : Actes 5,1 à 3
·         Il conduit Judas à trahir Jésus pour la même raison : Matthieu 26,14 à 16 ; Jean 12,6
·         Il excite le roi David à évaluer sa puissance : 1 Chroniques 21,1

Le vent de la tentation souffle toujours dans le même sens que le courant naturel du cœur. Satan ne peut pas connaître les pensées intimes d’un homme, mais il discerne facilement quels sont les points faibles de sa personnalité. Il sait à quelle porte frapper pour que la citadelle du cœur lui soit ouverte.

En utilisant l’appât le plus judicieux, ou la personne la plus appropriée pour faire chuter sa victime

·         Il utilise Pierre, son premier disciple et le leader parmi les douze, pour inciter Jésus à ne pas aller à la croix : Matthieu 16,22-23
·         Il utilise la femme de Job pour exciter en lui la révolte contre Dieu : Job 2,9-10
·         Il propose à Jésus de changer des pierres en pain alors qu’Il a faim : Matthieu 4,2

En suggérant des pensées malsaines ou contraires à la pensée de Dieu

·         Une pensée folle vint à l’esprit des disciples : Luc 9,46
·         Les propos d’Eliphaz ne viennent pas de son propre chef, mais lui sont inspirés : 4,12 à 19
·         Pierre raisonne à la manière des hommes, inspiré par Satan : Matthieu 16,22-23
·         David est harcelé, excité par une pensée obsédante : 1 Chroniques 21,1
·         Eve est sollicitée au travers d’une question poussant à la réflexion : Genèse 3,1

Le terrain des pensées est le terrain de chasse favori du diable. La pensée excitée allume le désir qui conduit à la chute : Jacques 1,14-15

Par la grâce de Dieu, la tentation n’a pas que des effets négatifs :

·         Elle oblige le croyant à s’enraciner dans la foi et l’obéissance : Genèse 39,7 à 12. C’est l’arbre qui est le plus souvent secoué par le vent qui est le mieux enraciné.
·         Elle oblige le croyant à chercher la présence de Dieu et à prier : 2 Corinthiens 12,7 à 9
·         Elle initie le croyant à utiliser les armes spirituelles : Matthieu 4,1 à 13 ; Ephésiens 6,10 à 18
·         Elle humilie le croyant et le conduit à ne pas avoir une opinion exagérée de lui-même : 2 Corinthiens 12,7 ; Psaume 119,67.106-107 ; Matthieu 26,75. « Elle est bien meilleure la tentation qui m’humilie que la réussite qui m’enorgueillit : Watson »
·         Elle qualifie le croyant à être une aide pour d’autres qui passent par le même chemin : Psaume 51,15
·         Elle crée dans le croyant une aspiration plus forte pour le ciel : Apocalypse 21,3-4

2ème aspect : l’accusation

Après avoir tenté et conduit sa victime à pécher, le diable s’emploie à la décourager en l’accusant. L’accusation est présentée dans la Parole de Dieu comme l’activité à laquelle il s’adonne jour et nuit contre les élus : Apocalypse 12,10. Il a d’autant plus facile à tenir ce rôle que ses accusations sont fondées : Zacharie 3,1 à 3. Nos nombreuses souillures et inconséquences sont autant d’arguments que l’accusateur utilise pour dresser l’acte d’accusation qu’il porte contre nous au tribunal de Dieu.

Les accusations du diable sont de deux ordres. Elles portent à la fois sur  le mal que nous avons commis au regard de la loi de Dieu que sur le bien que nous avons omis. L’outil préféré du diable pour nous accuser est la loi. Il dresse devant nos yeux le portrait du chrétien parfait que nous devrions être et nous culpabilise à cause de nos manquements. De même qu’il a provoqué Jésus en lui disant : « Si tu es le Fils de Dieu… : Matthieu 4,3.6..., il nous provoque en nous défiant d’être à la hauteur de notre identité : Si tu es chrétien…

La suffisance du sang versé par Jésus pour couvrir nos péchés est la seule arme efficace pour éteindre le trait enflammé diabolique de l’accusation dans nos vies : Ephésiens 12,10. Notre justice ne repose pas sur le degré de sanctification atteint, mais sur la suffisance de la mort de Christ pour nous et nos péchés : 1 Jean 2,1-2. Au tribunal de Dieu, Jésus est notre Avocat qui nous sauve face à Satan, le procureur qui nous condamne !

Un autre aspect du travail d’accusation que le diable fait contre les enfants de Dieu porte sur la calomnie. Toutes sortes d’accusations et d’idées fausses sont et ont été répandues dans le monde au sujet du peuple de Dieu (juifs ou chrétiens) : Matthieu 5,11. Satan est menteur et le père du mensonge, dit Jésus : Jean 8,44. Les mensonges du diable sont, pour la plupart du temps, la cause des génocides et persécutions qui ont eu cours tout au long des siècles contre le peuple de Dieu.

3ème aspect : la tromperie

Mises à part les attaques directes et violentes contre les croyants, le diable cherche à s’introduire dans l’Eglise par un autre chemin emprunté depuis toujours : les fausses doctrines et les faux prophètes.  Au temps de Josaphat et d’Achab, Michée fut appelé pour faire entendre la parole de Dieu aux deux rois. Il dut faire face à une multitude de prophètes qui, au nom du Seigneur, délivraient une parole contraire à la sienne. L’explication du phénomène est donnée à Michée au travers d’une vision : 1 Rois 22,19 à 23. Depuis, les choses n’ont pas changé :

·         Jésus avertit Ses disciples que de nombreux faux prophètes viendront sous Son nom pour égarer le peuple de Dieu et l’induire en erreur : Matthieu 7,15 à 20. Ils ont l’apparence d’agneaux, mais leurs vies témoignent de l’absence du fruit de l’Esprit. Ils sont capables de prodiges, d’exorcismes, de guérisons, mais le Seigneur ne les connaît pas : Matthieu 7,22.
·         Jésus avertit que les faux prophètes et les faux christs seront particulièrement nombreux dans la période qui précédera Son retour glorieux : Matthieu 24,4-5.11. Paul confirme la prophétie de Jésus : 1 Timothée 4,1 à 3
·         Paul décrit les caractéristiques de ces faux prophètes, inspirés par Satan : 2 Corinthiens 11,3.13-14

-          Ils proclament un autre Jésus que celui des Evangiles : 2 Cor 11,4. Le nom de Jésus est dans leur bouche, mais Il n’est plus le Seigneur à qui chacun doit soumettre sa vie.
-          Ils proclament un autre Evangile : 2 Cor 11,4 : ce n’est plus l’Evangile de la croix, du dépouillement, du renoncement au monde, mais celui de la prospérité, de la puissance, de la réussite humaine et terrestre.
-          Ils parlent par un autre esprit que l’Esprit de Christ : 2 Cor 11,4 : l’accent n’est plus mis sur la sainteté  et la conformité à Christ, mais sur le miracle, le visible, le « tout, tout de suite »
-          Ils se présentent comme des super apôtres : 2 Cor 11,5, qui ont reçu plus de puissance que les autres, tel Paul. Ils ne connaissent rien de la faiblesse, des coups, des épreuves qui font la fierté de l’apôtre : 2 Cor 11,21 à 30
-          Ils n’hésitent pas à demander de l’argent aux Eglises pour rémunérer leur service : 2 Cor 11,8-9.

·         Pour Jean, l’œuvre principale des faux prophètes sera de préparer le chemin de l’Antichrist dont ils seront des précurseurs : 1 Jean 2,18-19. Les antichrists ne sont pas étrangers au milieu chrétien : ils en sortent. Leur objectif principal est de nier l’identité divine du Fils, semblable à celle du Père : 1 Jean 2,22-23.

·         Les apôtres Pierre et Jude ont fait de la mise en garde des faux prophètes l’objet de deux épîtres : 2 Pierre et Jude. La réalité de la tromperie diabolique des enfants de Dieu est un risque si élevé qu’ils ont jugé, sous l’inspiration de l’Esprit, qu’il fallait en faire un sujet central d’enseignement. Ils insistent à leur tour sur plusieurs aspects de la personnalité des faux prophètes, les rendant identifiable :

-          Ils sont sensuels et débauchés : 2 Pierre 2,2.10.13.14.19 ; Jude 1,19
-          Ils prêchent une grâce à bon marché qui est un chèque en blanc pour pécher : Jude 1,4
-          Ils sont arrogants envers les esprits, y compris le diable : 2 Pierre 2,10-11 ; Jude 1,8.10
-          Ils sont avides d’argent, ils aiment la bonne chère : 2 Pierre 2,3.13.14 ; Jude 1,12
-          Leur discours sont creux, pleins d’arrogance et d’insolence : 2 Pierre 2,10.18 ; Jude 1,10

Si nous ne devons pas nous intéresser outre mesure aux œuvres du diable, l’apôtre Paul nous incite à ne pas ignorer sa réalité, ni ses desseins : 2 Corinthiens 2,11. Que Dieu nous donne une connaissance toujours plus profonde de l’œuvre accomplie par Jésus, Celui qui a dépouillé de leur autorité les puissances célestes : Colossiens 2,15, jugé et jeté dehors le prince de ce monde : Jean 12,31 ; 16,11.



lundi 3 juin 2013

La place des oeuvres dans la vie des croyants

Si les œuvres n’entrent pas en ligne de compte pour notre salut, elles ne sont pas sans valeur après que nous ayons cru. Recréés en Jésus-Christ, nous sommes appelés à entrer dans les œuvres bonnes que Dieu a préparé d’avance pour nous afin que nous les pratiquions : Ephésiens 2,10. Si la foi est le moyen par lequel nous recevons la grâce du salut, une foi qui ne se traduit par aucune œuvre nouvelle dans la vie de celui qui prétend la posséder a le droit d’être mise en cause. Ecoutons ce que dit l’apôtre Jacques à ce sujet : Jacques 2,14 à 26 :

-          V 14 : la prétention selon laquelle quelqu’un qui aurait la foi, sans que cela ne donne suite à aucune œuvre inspirée par l’amour, est sans fondement. La foi n’a d’utilité que si celui qui la possède sert d’outil au monde et dans l’église pour manifester l’amour de Dieu.
-          V 15 à 17 : la foi ne peut se limiter à de belles paroles ou à de pieuses intentions. L’amour de Dieu en Christ, qui est l’objet de la foi, prouve son authenticité dans une vie par le comportement qu’il engendre. Qui n’aime pas pratiquement son frère et n’est pas prêt à le secourir dans ses besoins vitaux ne démontre pas qu’il est croyant.
-          V 18 : Vouloir opposer la foi aux œuvres est un non-sens. L’un et l’autre sont le recto et le verso d’une même réalité. La foi conduit toujours à la pratique d’œuvres. Les œuvres sont aussi le moyen par lequel la foi peut être montrée.
-          V 19 : la foi abstraite, qui se limite à la certitude de ce que l’on connaît de Dieu, n’a aucune valeur. Même le diable et les démons possèdent une foi de cette espèce. Cette foi là n’a aucune puissance pour sauver qui que ce soit !
-          V 20 à 25 : tous les exemples bibliques d’hommes ou de femmes de foi montrent que la foi s’accompagnait toujours d’œuvres. Les œuvres de la foi témoignent que celui qui les pratique place l’obéissance à Dieu au-dessus de tout : ses propres affections, sa vie, sa patrie, sa renommée, ses biens matériels, son confort personnel… : Hébreux 11

Les œuvres que le croyant accomplit dans la foi sont le témoignage que Dieu utilise pour attirer les non-croyants à Lui : Matthieu 5,14 à 16 ; 1 Pierre 2,12. Elles sont un révélateur de la vie nouvelle qui habite le croyant et la preuve de sa nouvelle identité : 2 Corinthiens 5,17.

Si le chrétien est sauvé par grâce, sans que les œuvres n’entrent en ligne de compte, une récompense personnelle attend chacun d’entre eux suite à l’œuvre que la foi aura produite dans sa vie : Apocalypse 14,13. Dieu jugera la nature de l’œuvre de la vie de chaque chrétien. L’œuvre qui supportera le feu de son jugement sera récompensée. Celle qui sera détruite privera son auteur de ce qu’il aurait pu recevoir en retour : 1 Corinthiens 3,10 à 15. S’il échappe au jugement du grand trône blanc, chaque croyant, dit Paul, comparaîtra devant le tribunal de Christ pour rendre compte de la façon avec laquelle il aura, dans sa vie pratique, vécu avec Dieu : 2 Corinthiens 5,10.

Si les œuvres que le chrétien accomplit dans la foi ont une portée bénéfique pour lui dans l’éternité, elles en ont déjà une aussi dans le présent. La nature des œuvres que le croyant accomplit témoigne de la vie nouvelle qui l’habite :

-          Actes 26,10 : ce sont des œuvres de réparation qui témoignent du changement de mentalité qui s’est produit en lui : Matthieu 3,8 ; Luc 3,10 à 14 ; Luc 19,8.

-           Apocalypse 2,5 : ce sont des œuvres inspirées par l’amour que le croyant a pour Dieu. Les œuvres d’amour sont marquées par le don volontaire, l’engagement  de sa personne pour le salut ou le bien des autres : 1 Thessaloniciens 2,8, la gratitude : Galates 4,15, le service désintéressé, l’aumône, la bienfaisance envers les démunis, le souci des pauvres et des nécessiteux : Actes 9,36.39, 2 Corinthiens 8,6-7 ; Hébreux 13,16 ; Matthieu 25,35-40, les croyants en premier lieu : Galates 6,10, l’aide pratique, concrète : Jacques 2,14 à 17, la libéralité : Romains 12,8 ; 2 Corinthiens 9,13, particulièrement de la part de ceux qui sont riches : 1 Timothée 6,18, l’hospitalité qui comprend la prise en charge de celui qui est dans le besoin jusqu’à ce qu’il soit en mesure de s’assumer : Luc 10,25 à 37, Romains 12,13 ; Hébreux 13,2, le dépouillement, le renoncement, l’enlèvement ou le partage de ses biens : Hébreux 10,34 ; Actes 2,44-45

-          La bonne conduite, le bon comportement du chrétien est un aspect des œuvres bonnes qu’il est appelé à pratiquer : Jacques 3,13, 1 Pierre 1,16 ; 2,12. Le témoin du Christ ne doit être en scandale pour personne, ni pour son frère : Matthieu 18,7, ni pour celui dont la conscience est plus faible que la sienne : Romains 14,21, ni pour ceux de l’extérieur : 1 Corinthiens 10,32. Il doit être travailleur, et avoir le souci de ne pas vivre aux crochets de la société : 1 Thessaloniciens 4,11 ; 2 Thessaloniciens 3,10. Il doit être quelqu’un de discret qui ne s’ingère pas de manière abusive dans la vie privée des autres : 1 Thessaloniciens 4,11 ; 1 Pierre 4,15. Il doit avoir le souci de bien s’occuper en premier lieu de sa maison et des membres de sa famille : 1 Timothée 5,3-4.8.10 (l’éducation de ses enfants fait partie des bonnes œuvres que Dieu attend des croyants). La tenue extérieure des croyants fait partie du témoignage qu’ils rendent à Dieu : 1 Corinthiens 11,14 ; 1 Pierre 3,3-4, comme le respect dont il fait preuve envers les autorités : 1 Pierre 3,5-6 ; Romains 13,7 ; Colossiens 3,22 à 4,1.

-          Il y a enfin les œuvres qui sont le produit des dons spirituels que le chrétien a reçu de Dieu : Romains 12,3 à 8 ; 1 Corinthiens 12,27 à 30 ; Matthieu 25,14 à 23. Ce sont celles pour lesquelles le Seigneur nous a spécialement qualifiés en vue du service et du ministère qu’Il a choisi pour nous dans l’Eglise.


Souvenons-nous que Dieu connaît parfaitement toutes nos œuvres : Apocalypse 2,2.19 ; 3,1.8.15. Il sait quelle en est la motivation et perçoit quand l’amour qui les porte n’est plus le même : Apocalypse 2,5. Si nous pouvons mentir aux autres en gardant l’apparence d’une vie engagée et honnête avec Dieu, nous ne le pouvons pas au regard de Dieu qui voit au-delà de nos actes. En contrepartie, Jésus nous affirme qu’aucune œuvre, si infime soit-elle, qui a été faite à cause de Lui ne restera sans récompense : Matthieu 10,42. Ce n’est pas la grandeur de ce que nous faisons qui compte aux yeux de Dieu, mais la motivation qui en est la cause.