vendredi 6 décembre 2013

Noé : prédicateur de la justice

1.       Lire Genèse 5,28 à 31 : de quelle prophétie Noé a-t-il été l’objet dès sa naissance ?

La prophétie dont est l’objet Noé complète celle dont Hénoc a été le porteur. Si le message d’Hénoc était plutôt dirigé vers les impies : Jude 1v14-15, la prophétie de Lémek au sujet de Noé témoigne de la consolation que représentera le jugement pour la petite minorité de justes qui subsistait à cette époque. Le jugement qui est condamnation pour le monde est consolation et repos pour le peuple de Dieu : 2 Thessaloniciens 1,5 à 7 ; Apocalypse 14,11 à 13.

La prophétie de Lémek au sujet de Noé témoigne de la lassitude et du fardeau que représente pour la minorité de justes le climat de violence et de dégradation moral ambiant. Noé représente l’espoir d’une délivrance et de la fin de cette situation de plus en plus pesante pour ceux qui, si peu nombreux, cherchent au sein des ténèbres et de la corruption générale à marcher avec Dieu et espèrent en Lui.

2.      Lire Genèse 6, 1 à 9 – 11-12 ; Matthieu 24,37-38 ; Luc 17,26-27 : par quoi se caractérise l’époque de Noé ?

L’époque est marquée par une dérive extrême vers le mal dans tous les domaines.

1ère marque de dérive : Genèse 6,1 à 4 : l’union entre les fils de Dieu et les filles des hommes :

-          Un épisode auquel fait allusion Jude : Jude v 6-7.  Les fils de Dieu sont une autre appellation pour les anges : Job 1,6 ; 2,1 ; 38,7. Deux générations après Lémek qui, le premier, est mentionné comme ayant deux femmes, la dérive atteint ici un point culminant. Selon Jude, des anges déchus auraient quitté leur demeure céleste pour s’incarner et avoir des relations sexuelles avec les filles des hommes. Le phénomène est un phénomène de dégénérescence des esprits, comme peut l’être pour les hommes la zoophilie.

-          C’est la manifestation de ce fait dans l’humanité qui provoqua la décision de Dieu de mettre un terme à l’humanité telle qu’elle existait à ce moment. La contestation de l’Esprit témoigne que Dieu est resté actif et présent à cette période pour contrer la dérive de plus en plus grande qui se faisait jour.

2ème marque de dérive : Genèse 6,5.11-12 : la généralisation et la banalisation du mal

-          v 5 : nul doute que, si la corruption du cœur de l’homme, est totale, il y a des degrés dans la manifestation et la banalisation de celle-ci. Le frein le plus puissant à l’infection de la société par le mal tient essentiellement aux vestiges qui restent dans leur conscience de la connaissance qu’ils ont de Dieu. Lorsque ces vestiges disparaissent, le cœur de l’homme apparaît tel qu’il est : il ne conçoit que des pensées mauvaises. Otons du cœur de l’homme toute conscience de Dieu, de Sa sainteté, de Sa justice et nous aurons une société qui plongera inévitablement dans les abîmes du mal.

-          V 5 et 11 : les fleurs du mal dans leur pire expression sont la perversion et la violence. Perversion = distorsion – exploitation de choses bonnes données par Dieu à des fins heureuses, altruistes à des fins uniquement égoïstes et intéressées : sexualité, pouvoir, argent… Violence : agression d’autrui en vue d’un préjudice physique ou moral dû chez l’agresseur à une perte de la conscience de la dignité de la personne agressée.

3ème marque de dérive : Matthieu 24,37-39 ; Luc 17,26-29 : sécularisation et insouciance

Les seules valeurs qui comptent sont celles attachées au temps présent, à la terre, à la satisfaction du corps, au matériel. La vie n’est plus perçue dans sa perspective éternelle. Les hommes vivent leur présent passager comme s’il était la seule réalité qui les concerne.

3.      Lire Genèse 6,9 ; Hébreux 11,7 ; 2 Pierre 2,5 ; Ezéchiel 14,14 à 20 : quel portrait la Parole de Dieu dresse-t-elle sur Noé ?

Noé était un homme juste et intègre en son temps. Noé n’était pas un homme double, avec deux visages. Il était un dans ce qu’il croyait et dans ce qu’il pratiquait. Il n’y avait pas d’écart dans sa vie entre ce dont il était convaincu (ses valeurs) et son comportement (sa pratique).

Noé marchait avec Dieu : la seconde phrase explique la première. C’est de sa communion avec Dieu que venait la force qui l’habitait d’être juste et intègre dans un environnement marqué par la corruption et la violence.

Noé était en son temps le héraut, le prédicateur de la justice de Dieu. Le message dont Noé était le porteur validait celui dont son aïeul Hénoc était le prophète : Jude 1,14-15. L’époque du retour de Jésus ressemblant dans ses grands traits à celle que vécut Noé, le message de justice dont Noé était porteur ne devrait-il pas être aussi celui que nous devrions proclamer.

Noé est cité par Ezéchiel en tête des hommes de Dieu de référence pour leur justice et leur intégrité.

Parenthèse : Noé le 8ème homme : pas sur le plan de la généalogie (il n’est pas dit depuis Adam). Deux explications : 8ème parce que Huit personnes furent sauvés : 1 Pierre 3,20 – le huit à cause du symbole qu’il représente : celui du recommencement dans la Bible.

4.      Lire Genèse 6,13 à 22 : Quelles sont les preuves de la foi qui habitait Noé lorsqu’il construisit l’arche ?

Noé devait construire l’arche sur une terre ferme
Noé devait construire une arche qui sauverait le monde (qui permettrait au monde de survivre au déluge)
Noé devait construire une arche à cause d’un châtiment qu’il n’avait encore jamais vu se produire sur terre
Noé devait construire une arche en suivant à la lettre le plan que Dieu lui avait révélé
Noé devait construire une arche qui n’aurait pas de gouvernail. Sa survie, comme celle de tous ceux qui habitaient l’arche, dépendait uniquement de Dieu, de Ses soins et de sa conduite.
Toute la vie de Noé serait désormais conditionnée, après la révélation dont il a été l’objet, par la mission qu’il avait reçue : son travail, les provisions qu’il allait faire
Toute la vie de famille de Noé allait être consacrée à l’atteinte de son objectif
Toute la place, la réputation de Noé dans le monde, allait être conditionné par le projet dont Dieu le chargea. Noé à son époque a porté la croix. Il est mort au monde, comme le monde était mort pour lui.

5.      Mis à part, le récit de la genèse, quelle preuves bibliques a-t-on du déluge ?

2 Pierre 2,5 ; 3,5-6 ; 1 Pierre 3,20 : l’apôtre Pierre croyait à la réalité du déluge
Esaïe 54,9 : Esaïe croyait au déluge
Psaume 29,10 : David croyait au déluge
Matthieu 24,38 : Jésus croyait au déluge

6.      Quels parallèles pouvez-vous faire entre l’arche et le salut que nous avons en Christ ?

Le salut est proposé à tous, mais il n’est efficace que pour ceux qui croient
Il n’y a qu’un moyen par lequel les hommes peuvent être sauvés : Actes 4,12
L’arche offre une parfaite sécurité pour ceux qui sont abrités en son sein
C’est par la porte que doivent entrer ceux qui seront sauvés : Jean 10,9
Tous ceux qui ne sont pas dans l’arche (en Christ) sont perdus.

7.      Lire Genèse 9,1 à 17 : Qu’est-ce que l’alliance faite avec Noé après le déluge introduit de neuf dans les rapports entre Dieu et l’humanité ?
L’alliance de Dieu avec Noé comprend différents volets :

a                   Une alliance avec la nature

Genèse 8,21-22 ; 9,11.15 : ce qui a été cause du jugement de Dieu (le caractère incurable du cœur humain) devient cause de la préservation de l’humanité. Depuis Noé, nous sommes entrés dans le temps de la patience de Dieu : 2 Pierre 3,5 à 9. Notre période est équivalente au temps où Noé construisait l’arche : 1 Pierre 3,20.

Un changement notoire : si le mandat donné à l’homme pour la terre est reconduit (il doit être fécond, multiplier et remplir la terre : v 1 ; Genèse 1,28), sa domination ne s’exercera plus de manière naturelle mais par la crainte qu’il inspirera : v 1. « Dans le jardin, la majesté spirituelle du roi terrestre avait, dans un certain sens, magiquement tenu le monde animal. Maintenant sa seigneurie n’est acceptée que par crainte, timidité et terreur paralysante : Erich Sauer. »Un changement se produit également sur le plan de l’alimentation :  l’homme n’a plus à se limiter à ce qui est végétal pour sa nourriture. Il peut aussi désormais consommer de la viande : Genèse 9,3-4 avec une restriction : celle de ne pas consommer de la chair avec son sang ! Ce changement peut aussi expliquer le changement du type de rapport qui existe entre l’homme et l’animal.

b                   Les bases du gouvernement humain sont renforcées : v 5 et 6

La peine capitale est introduite pour le meurtrier. Une telle loi induit la supervision de l’individu désormais par la communauté et l’établissement de cours législatives et de peines légales. Ce n’est rien moins que l’introduction du pouvoir gouvernemental et de la magistrature destinés à limiter les effets et la puissance du mal dans la société : Romains 13,1 à6. La peine de mort est justifiée par le fait que l’homme n’est pas une créature comme les autres mais qu’il est, malgré l’introduction du péché, l’image de Dieu.

L’établissement d’un système de gouvernement et d’une instance judiciaire est la solution par défaut que Dieu a choisi pour ne plus avoir recours au déluge pour endiguer la puissance dévastatrice de la corruption humaine naturelle. On sait par l’Apocalypse que cette digue finira à son tour par lâcher pour donner le pouvoir à la bête et provoquer le second jugement de l’humanité.

c                L’ordonnance du salut : Genèse 8,20-21

Le lien est ici établit entre sacrifice et alliance faite avec la nature. Le premier st le fondement de la seconde. L’alliance relative au salut est fondée sur trois éléments :

-                    Le nom Yahweh (le Seigneur) : c’est le nom d’alliance de Dieu, le nom du Dieu de l’histoire du salut et            de la rédemption.
-                    L’autel bâti pour le seigneur : il est le lieu de la réconciliation et de la communion
-                   L’offrande : un sacrifice volontaire d’animaux purs : le terme holocauste apparaît pour la première fois.        Le sacrifice sert à la fois d’expiation et de consécration de la nouvelle humanité à Dieu.

L’alliance est ratifiée par le signe de l’arc-en-ciel : Genèse 9,12 à 17. L’arc est comme un pont jeté entre les mondes du dessus et du dessous, attestant par sa septuple couleur l’alliance qui unit Dieu le Créateur à toute sa création… Tendu entre le ciel et la terre, il proclame la paix entre Dieu et l’homme. En ce qu’il embrasse le cercle entier de notre vision, il témoigne de l’universalité de l’alliance conclue entre Dieu et Noé. L’arc est le symbole de la grâce dont Dieu fait preuve à l’égard de l’humanité rebelle, un signe que l’on retrouve de manière visible au trône de Dieu : Ezéchiel 1,28 ; Apocalypse 4,3.




samedi 12 octobre 2013

Le sacrifice de Jésus

a. Il est préparé par l’Ancien Testament

Nous avons vu la double position de l’Ancien Testament au sujet du principe du sacrifice :

-          Dès la genèse, le principe du sacrifice, c’est-à-dire de l’effusion du sang d’un animal innocent, est établi comme le remède nécessaire et efficace pour être agréé de Dieu. L’Ancien Testament démontre avec force ce que dira plus tard l’auteur de l’épître aux hébreux : sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon : Hébreux 9,22. Par le sacrifice, l’Ancien Testament affirme que la seule justice qui puisse être faite par rapport au péché passe par la mort. Par le sacrifice, le pécheur est gracié, mais la victime de substitution doit mourir. Le sacrifice étant le seul chemin qui mène au pardon et à la paix avec Dieu, des sacrifices furent offerts par milliers. En effet, les sacrifices offerts réglaient les péchés passés, mais n’avaient aucun pouvoir pour effacer ceux qui seraient commis plus tard. Sur la base de ce principe, sans autre évolution, l’obligation d’offrir des sacrifices ne peut être que perpétuelle : Hébreux 10,1-2.

-          L’Ancien Testament révèle également les failles du système sacrificiel. Il rappelle que le sacrifice n’a aucune valeur s’il n’est pas accompagné d’un regret réel de la faute commise. Il impose que, non seulement le sacrifice soit conforme aux exigences divines, mais que le sacrificateur exerce sa fonction avec la solennité et le sérieux que celle-ci requiert. Il dénonce enfin l’invalidité des sacrifices offerts ailleurs qu’au lieu désigné par l’Eternel.

A l’égard du principe du sacrifice, l’Ancien Testament ne s’arrête pas là. L’Ancien Testament est préparatoire. Il est l’ombre des choses et de la réalité à venir, une copie des réalités célestes : Hébreux 8,5 ; 9,23 ; 10,1. Au-delà des principes qu’il affirme, l’Ancien Testament a pour but de préparer le peuple de Dieu à la venue de Celui qui, d’une part allait récapituler tous les sacrifices offerts à Dieu pour le péché, et, d’autre part, les annuler. C’est pourquoi, il pointe le regard d’Israël vers la venue du Serviteur, le Serviteur souffrant, qui allait une fois pour toutes offrir Sa vie en sacrifice de réparation pour le péché : Esaïe 53,1 à 10.

b. Sa pensée est présente dans l’Evangile dès le début

Certains commentateurs bibliques ont voulu faire croire que la mort de Jésus par crucifixion était un accident, ou qu’elle était celle d’un martyr, semblable à celle vécu par d’autres qui se sont comme lui mis au service d’une cause juste. La lecture détaillée de l’Evangile ne permet pas de soutenir de telles conclusions. La mort de Jésus est un sacrifice volontaire, dont l’idée est présente dès le début de l’Evangile, et qui ne cesse de s’amplifier plus l’heure où elle se produira approche. Preuves :

-          Jean 1,29 : Jésus n’est pas encore entré dans Son ministère publique que, déjà, Jean-Baptiste Le présente comme l’Agneau qui ôte le péché du monde. L’objectif de l’appel de Jean était qu’il prépare par son message la venue du Seigneur : Marc 1,2-3. Pour se faire, Jean proclamait la nécessité de la repentance en vue du pardon des péchés : Marc 1,4. Si la repentance était la part de l’homme, Jean prédit aussi que la part de Jésus serait d’être, quant à Lui, l’Agneau offert en sacrifice pour ôter le péché du monde. Dès le début, le message de l’Evangile est affirmé dans toute sa clarté. Il n’y a sous-entendu, ni ambigüité.

-          Matthieu 3,13-15 : en se glissant parmi les pécheurs qui viennent se faire baptiser dans le Jourdain par Jean, Jésus manifeste de façon évidente Son intention. Jésus veut s’associer aux pécheurs. Il veut s’identifier à eux au point de se désigner coupable au regard de la loi, alors qu’Il ne l’est pas. Il n’a rien à confesser, mais il veut être lavé comme s’Il avait commis les fautes de tous ceux qui sont présents avec Lui. Jean, qui se trouvait indigne de délier la courroie de Ses sandales : Jean 1,27, essaie bien de L’en dissuader. Mais Jésus s’y oppose. C’est là Sa volonté, le chemin qu’Il a à suivre.

-          Jean 3,14 à 16 : à Nicodème venu Le voir de nuit, Jésus exprime très clairement par quel moyen Dieu va offrir le pardon et la vie éternelle aux hommes. Docteur de la loi, Nicodème connaît parfaitement les Ecritures. Jésus choisit en elle le symbole qui sera le plus à même d’ouvrir les yeux de Nicodème sur la façon avec laquelle la grâce de Dieu opèrera pour le salut de chacun : le serpent d’airain dressé par Moïse dans le désert : Nombres 21,4 à 9. L’image est explicite. Le serpent d’airain incarne la malédiction due aux péchés des Israélites : les serpents brûlants. Le serpent d’airain cristallise à lui seul toutes leurs fautes. Le serpent d’airain est représenté fixé sur un bois. Qui regarde à lui échappe à la malédiction qui mène à une mort certaine. La seule condition requise pour être sauvé est le regard de la foi, foi que la malédiction qui était destinée à l’Israélite a été transférer sur le serpent d’airain crucifié. En annonçant qu’il serait Lui aussi élevé, comme le serpent d’airain, Jésus laisse entendre à Nicodème que Sa mort sur la croix est le moyen par lequel Dieu va sauver les hommes. Ce moyen, pour être effectif, ne nécessite qu’une condition : celle de la foi.

-          Jésus ne cessera de faire allusion à Sa mort sacrificielle dans de nombreuses paroles :

Ø  Marc 10,45 : Il annonce que Sa vie servira de rançon pour une multitude
Ø  Jean 10,17-18 : Il dit qu’Il est le bon berger qui se défait volontairement de Sa vie pour Ses brebis
Ø  Jean 12,20 à 24 : suite à le demande de Grecs désireux de Le voir, Jésus dit que l’heure est venue d’être le grain de blé qui tombe en terre et meurt pour porter beaucoup de fruit. Jésus mentionne ce moment où Il va mourir comme l’Heure pour laquelle Il est venu : v 23 et 27. A plusieurs reprises, Jésus échappa à la mort. Les évangélistes justifient ces délivrances en disant que Son heure n’était pas venue : Jean 7,30 ; 8,20 ;
Ø  A plusieurs reprises, Il précisera à Ses disciples ce qui L’attend et ce à quoi ils doivent s’attendre à Son sujet : Matthieu 16,21 ; 17,22-23 ; 20,17 à 19 ; 26,2.

c. Sa signification pour Dieu le Père

C’est au moment où Jésus voit se profiler la croix qu’Il vit Son combat le plus intense. Le facteur déterminant de la victoire sera le moment où Jésus décidera de « boire la coupe de souffrances tendue vers Lui » en soumission à la volonté du Père : Matthieu 26,39. La mort qui attend Jésus n’est pas une erreur de parcours. Elle n’est pas non plus le signe de la victoire de Ses ennemis sur Lui. Elle est le cœur même de la volonté du Père pour le Fils. En quoi le sacrifice de Jésus était-il si vital pour le Père ? Que signifiait-il et qu’exprimait-il pour Lui ? Deux choses :

·         La mort du Fils manifeste de manière évidente et suprême l’amour de Dieu pour les pécheurs. La mort de Jésus est la preuve mesurable de l’amour de Dieu pour nous : Jean 3,16 ; Romains 5,6 à 8 ; 1 Jean 4,9-10. La mort de Jésus est la manifestation au plus haut point de la grâce de Dieu : Tite 2,11.

·         La mort du Fils manifeste de manière évidente et suprême la justice de Dieu : Romains 3,25. Elle souligne d’abord la gravité du péché dont la rétribution nécessaire est la mort : Romains 6,23. La procédure qui devait amener au pardon devait passer par la mort. Il était impossible de la simplifier. Or, pour que le pardon soit éternel, il fallait que le sacrifice de la victime ait une valeur éternelle. Seul le Fils de Dieu était en mesure d’offrir un sacrifice qui ait une telle portée : Hébreux 9,11 à 14. Lorsque le Fils meurt pour le péché, Il se sent abandonné du Père : Matthieu 27,46. Pourtant le Père est en Lui réconciliant le monde avec Lui-même : 2 Corinthiens 5,19. C’est par Son propre sang, dit Paul, que Dieu s’est acquis l’Eglise : Actes 20,28. Par la mort de Son Fils, Dieu a montré Sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus : Romains 3,26.

« Les auteurs néotestamentaires ne conçoivent jamais l’expiation comme étant l’œuvre du Christ dissocié du Père, ni comme l’œuvre du Père qui se passe de Christ, mais comme une œuvre attribuée conjointement à Dieu et à Christ, ou à Dieu agissant en Christ et par lui, dans une coopération sans réserves… Dans le drame de la croix, il n’y a donc pas trois acteurs, mais deux : nous d’un côté, Dieu de l’autre… Grâce à l’unité mystérieuse entre le Père et le Fils, Dieu pouvait infliger le châtiment, et le subir. » : John Stott.

d. Sa signification pour le Fils

Le sacrifice de Jésus sur la croix exprime tout d’abord l’obéissance absolue du Fils au Père : Philippiens 2,8. Elle magnifie sa capacité à renoncer à lui-même et à s’humilier pour rendre possible l’accomplissement du dessein salvateur de Dieu : Philippiens 2,5 à 7. Le sacrifice de Jésus témoigne aussi de la portée de Son amour pour les Siens : Jean 10,11 à 15 ; Ephésiens 5,25 ; Galates 2,20.

Le sacrifice du Fils est le moyen par lequel tout ce qui échappait à l’autorité du Père, à cause du péché, est ramené pour Lui être à nouveau soumis : 1 Corinthiens 15,24 à 28 ; Ephésiens 1,10.

e. Sa signification pour nous

Le sacrifice de Jésus sur la croix est le fondement de notre justification devant Dieu : Romains 3,24-25. La justification des pécheurs devant Dieu n’a été possible que parce que Dieu a trouvé, au travers de la mort de Jésus, un sacrifice apte à les rendre propice : Romains 3,25. La justification est l’opposé de la condamnation : Romains 5,15 à 18. La mort de Jésus, le second Adam de l’humanité, est l’acte par lequel la condamnation qui pesait sur le premier Adam à cause de sa transgression a été levée. La justification déclare justes aux yeux de Dieu tous ceux qui, par la foi à la valeur rédemptrice du sacrifice de Jésus, en sont les bénéficiaires : Romains 3,24 et 26. La justification dont nous sommes les bénéficiaires au travers de Christ est un acte judiciaire : elle est instantanée, complète et définitive. Par Sa mort sur la croix, nos péchés sont définitivement effacés devant Dieu et nous sommes réconciliés pour toujours avec Dieu : Jean 1,29 ; Hébreux 8,12 ; 1 Jean 2,2.

Le sacrifice de Jésus, suivi de Sa résurrection, scelle Sa victoire complète et définitive sur la mort et celui qui en est le prince, le diable : Hébreux 2,14-15. Le moment de la mort de Jésus est celui où le diable a été jeté dehors de son propre royaume : Jean 12,24.31. Par sa mort sur la croix, Christ a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et dépouillé les puissances mauvaises qui nous accusaient : Colossiens 2,14-15 ; Apocalypse 12,11.

Le sacrifice de Jésus est le moyen par lequel Dieu a mis fin au mur de séparation et à l’inimitié qui existaient entre Juifs et païens. Par Lui, la paix est établie et chacun peut avoir accès au Père dans un même Esprit : Ephésiens 2,15 à 18. Il n’y a plus désormais en Christ ni Juif, ni Grec, ni homme, ni femme, ni esclave, ni libre : Galates 3,28.

Le sacrifice de Jésus est le moyen qui nous ouvre la route vers un libre accès continuel et permanent au Père : Hébreux 10,29 à 32. A cause de sa valeur pour Dieu, la mort de Jésus est le seul point d’appui, le seul sauf-conduit qui nous permette d’entrer sans risque par la foi au cœur même de la présence de Dieu.

Le sacrifice de Jésus est enfin le principe à partir duquel s’opère l’œuvre de sanctification dans nos vies. Christ n’est pas seulement mort : nous sommes morts avec Lui : Romains 6,3-4. Le péché a donc perdu son pouvoir de domination sur nous : Romains 6,12. Unis à Christ, nous sommes rendus capables de marcher avec Lui en nouveauté de vie : Romains 6,4. Nous sommes crucifiés avec Christ. Nous n’avons plus à vivre de notre vie passée, mais de celle du Christ qui habite en nous par Son Esprit : Galates 2,20.


samedi 14 septembre 2013

Limites du système lévitique

Limites des sacrifices : interdits et insuffisances

Ordonné par Dieu pour permettre à l’Israélite de s’approcher de Lui, le système des sacrifices n’était pas pour autant satisfaisant. Il était une disposition transitoire établie pour un temps jusqu’à ce que soit offert le sacrifice parfait, celui du Fils de Dieu, qui rendent les autres caduques : Hébreux 9,9.11-12.23 ; 10,1 à 3. L’idée que le système sacrificiel ne répondait pas de manière satisfaisante aux besoins de la relation entre Dieu et Son peuple ne se révèle pas qu’avec la venue de Jésus. Elle est déjà perceptible de bien des manières dans l’Ancien Testament :

-          Les sacrificateurs pouvaient être répréhensibles et ne pas se montrer à la hauteur de leur ministère : exemples :

Lévitique 10,1-2 : la faute des deux fils d’Aaron est d’avoir mêlé un feu profane au feu qui était pris directement sur l’autel des sacrifices offerts à Dieu. Le feu étranger semble évoquer une imitation humaine de ce qui est divin. Cette offrande d’éléments à la fois consacrés et profanes provoqua la colère de Dieu. Il suffisait d’une simple erreur, volontaire ou non, dans la procédure qui devait être suivie pour que le prêtre chargé d’offrir les sacrifices meure.

1 Samuel 2,12 à 17.22 : les fils d’Eli exerçaient leurs fonctions de prêtres sans aucune conscience de son caractère sacré. Ils ne voyaient que l’intérêt qu’ils pouvaient en tirer aux dépens du peuple et profitaient de leur position pour commettre de graves péchés. Ils témoignaient par leur conduite du profond mépris qu’ils avaient pour Celui qu’ils étaient censés servir : Dieu : 1 Samuel 3,11 à 14. Leur faute fut d’une telle gravité aux yeux de Dieu qu’elle fut l’objet d’un jugement définitif. Elle n’était ni pardonnable, ni expiable. L’exemple des fils d’Eli souligne à quel point compte aux yeux de Dieu le sacrificateur et le sacrifice dans le processus lévitique. Il ne suffit pas d’offrir le juste sacrifice ; encore faut-il que celui qui l’offre à Dieu soit juste et agisse conformément à Sa volonté.

-          L’offrande des sacrifices pouvait être faite de façon si formaliste qu’elle ne correspondait plus à l’intention de Dieu. Ce qui comptait pour Dieu n’était pas le sacrifice, mais le cœur de celui qui l’offrait. Exemples :

1 Samuel 15,1 à 3.7 à 9.13 à 15.20 à 23 : Saül pensait contenter le Seigneur en Lui offrant une part du butin qu’il avait pris à Amalek. Il a oublié que le but de Dieu, en l’envoyant combattre contre lui, n’était pas d’enrichir Israël mais d’accomplir la parole de jugement qu’Il avait prononcé jadis contre ce peuple : Exode 17,14 à 16. De plus, confronté à sa désobéissance, Saül n’a pas reconnu sa faute. Il en a reporté la responsabilité sur le peuple qui, selon lui, a insisté pour que soient épargnées les meilleures bêtes. Samuel ne passera pas sur la faute de Saül. Il rappellera que ce qui compte par-dessus tout aux yeux de Dieu n’est pas le geste d’offrir un sacrifice, mais l’obéissance qui vient du cœur : cf Osée 6,6. Saül pouvait offrir à Dieu tous les sacrifices qu’il voulait. Cela ne pouvait jamais et en rien compenser sa rébellion et sa désobéissance envers Dieu, aussi graves à Ses yeux que l’occultisme.

Esaïe 1,10 à 17 : les siècles passant, les inconséquences d’Israël furent telles que Dieu éprouva un véritable dégoût et une répulsion totale à la vue de la multitude des sacrifices que les israélites continuaient à Lui offrir. Le culte que le peuple rendait à Dieu n’était plus un culte spirituel. Il était devenu une pratique religieuse morte, formaliste, dans laquelle ni le cœur, ni la vérité n’étaient présents. Dieu ne prenait plus plaisir à aucune fête rendue en Son honneur, ni n’écoutait plus aucune prière. Les reproches formulés par Esaïe de la part de Dieu témoignent du danger qu’il y a pour chacun de se complaire tant dans la forme que l’on en oublie que, pour Dieu, seul compte le fond. Le sacrifice des méchants est une abomination pour le Seigneur : Proverbe 15,8. Le sacrifice des méchants est une abomination ; à plus forte raison quand ils l’apportent avec des pensées infâmes : Proverbes 21,27.

-          Les endroits où étaient offerts les sacrifices ne correspondaient pas à ceux que Dieu avait désignés à cet effet. Jéroboam, le premier, par crainte de voir les israélites aller à Jérusalem offrir leurs sacrifices, et perdre ainsi de son influence sur eux, créa de nouveaux lieux où ceux-ci pouvaient être offerts : 1 Rois 12,26 à 33. Depuis, les hauts lieux se multiplièrent un peu partout dans le pays, y compris dans le royaume de Juda : 1 Rois 14,23 ; 2 Rois 16,4. C’est eux qui furent cause de la ruine du pays :  2 Rois 17,9 à 11. Le royaume de Juda connut, plus que celui d’Israël, des périodes de réveil et de retour à Dieu. Les livre des rois et des chroniques témoignent cependant que l’habitude qui fut la plus difficile à éradiquer fut celle d’offrir des sacrifices sur les hauts lieux du pays : 1 Rois 15,14 ; 22,43 ; 2 Rois 12,3 ; 14,4 ; 15,4.35.

Qu’est-ce que les hauts lieux ? C’étaient des endroits choisis par les hommes pour y adorer, soit l’Eternel, soit des idoles. Ils étaient souvent érigés dans des endroits élevés : 1 Rois 11,27 ; 14,23, à l’intérieur ou à proximité des villes : 2 Rois 17,9 ; 23,5.8. Les hauts lieux furent permis avant la construction du temple par Salomon : 1 Rois 3,2 à 4. La débauche accompagnait souvent les cultes rendus sur les hauts lieux : Osée 4,11 à 14. A plusieurs reprises, les prophètes se sont montrés fort vindicatifs à l’égard des cultes rendus sur les hauts lieux : Ezéchiel 6,3 ; esaïe 57,5 ; Jérémie 2,20 ; 3,6.13 ; 17,3 ; Amos 7,9 ; Michée 1,5.

Alors qu’elle était en discussion avec Jésus, la samaritaine lui demanda dans quel lieu Dieu devait être adoré. Les samaritains le vénéraient à Samarie et les juifs à Jérusalem. Jésus ne répondra pas en désignant un lieu en particulier. Il dira que ce qui importe à Dieu n’est pas le lieu où Il est adoré, mais le type d’adoration qui Lui est rendu. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui L’adorent,  L’adorent en esprit et en vérité : Jean 4,24.

Orientation vers des choses meilleures

Le système sacrificiel montrant de nombreuses failles, petit à petit les auteurs bibliques vont orienter le peuple de Dieu vers la pratique de sacrifices plus conformes à la pensée de Dieu, tous des sacrifices non sanglants :

-          Psaume 50,7 à 15 : dans ce psaume, Dieu dit à Israël qu’il n’a rien à lui reprocher quant à la mécanique des gestes qu’il accomplit. Les sacrifices et les holocaustes lui sont toujours offerts. Au regard extérieur de la loi, Israël n’est coupable d’aucun manquement. Dieu oriente cependant le peuple vers une double réflexion fondamentale au sujet de ce qu’il fait

ð  Dieu rappelle à Israël que s’il Lui offre des sacrifices, ce n’est en aucun cas parce que Dieu se trouverait dans un besoin quelconque : v 10 à 13. Les sacrifices qu’Israël offre à Dieu ne répondent pas à un besoin de Dieu, mais à un besoin d’Israël. C’est pour lui que les sacrifices sont nécessaires, à cause de son péché, non pour Dieu.
ð  Dieu rappelle à Israël que le vrai sacrifice, celui qui fait la joie de son cœur, est celui qui procède d’un cœur reconnaissant et obéissant : v 14 ; cf Psaume 116,17. L’actions de grâces, la gratitude du cœur est un sacrifice qui, en terme de valeur, dépasse de loin tout ce que l’on peut offrir à Dieu par habitude ou tradition : un enseignement largement corroboré par le Nouveau Testament : Matthieu 14,19 ; 15,36 ; 26,26 ; Ephésiens 5,20 ; Philippiens 4,6 ; Colossiens 3,17 ; 4,2 ; 1 Thessaloniciens 5,18.

-          A deux reprises, l’Ancien Testament insiste pour que celui qui s’approche de Dieu se taise et écoute avant de vouloir faire quelque chose : Psaume 4,5-6 ; Ecclésiaste 4,17 à 5,1. Le sacrifice qui est juste est celui qui découle d’une relation avec Dieu dans laquelle on commence à écouter ce qu’Il a à nous dire. Marthe, la sœur de Marie, se sacrifiait pour que le Seigneur soit bien servi. Cependant, elle fit les choses dans le mauvais ordre. Son sacrifice n’était pas un sacrifice de justice, preuve en était par l’irritation envers sa sœur qui l’habitait : Luc 10,38 à 41. Marie avait, quant à elle, fait les choses dans le bon ordre. Le Seigneur présent, elle s’était mise d’abord à L’écouter. Le service viendrait après. Le même ordre nous est commandé dans notre relation avec Dieu.

-          Psaume 51,18-19 : un autre type de sacrifice qui plaît à Dieu est celui qui procède d’un cœur et d’un esprit brisé par la vue de son propre péché. Dieu, dira Esaïe, habite les lieux élevés et la sainteté, mais Il est aussi avec celui qui est écrasé et dont l’esprit est humilié : Esaïe 57,15. Tout roi choisi par Dieu qu’il était, David ne pouvait rien faire, après son adultère avec Bath-Shéba, pour retrouver la faveur de Dieu. Seule la profondeur de la tristesse qu’il éprouvera à la vue de son péché fera que l’Eternel se laissera toucher par sa repentance : cf 2 Chroniques 33,12-13.

De cet enseignement, il découle que le système sacrificiel établi par Dieu dans l’AT ne pouvait être que provisoire. Ce qui devait rester dans le culte n’est pas ce qui touche à la forme, mais au fond. Par Jésus-Christ, le peuple de Dieu aura la capacité d’offrir à Dieu un culte qui Lui est agréable : Romains 12,1-2.



jeudi 12 septembre 2013

Les sacrifices dans le Lévitique

La notion de sacrifice dans le Lévitique

Troisième livre de la torah, le lévitique, appelé le livre des prêtres par les Juifs, en est le cœur.
Comprenant peu de récits historiques, le Lévitique rapporte les paroles reçues par Moïse sur le mont Sinaï au sujet du culte. A cause de son contenu, le Lévitique fait partie des livres essentiels de la Bible. Aucun livre de l’Ancien Testament ne révèle avec plus de détail le soin que l’Israélite doit mettre à écouter Dieu lorsqu’il veut s’approcher de Lui. Aucun ne témoigne de façon plus claire de la gravité du péché, de la séparation radicale qu’il engendre entre Dieu et le pécheur, du caractère absolu de la sainteté de Dieu et de la nécessité du sacrifice comme chemin qui ouvre l’accès à Dieu. Rien ne sert davantage la compréhension du sens de la mort de Jésus pour le péché que le Lévitique. Rien ne met autant que ce livre en valeur sa portée et sa signification, comme en témoigne l’épître aux hébreux.

Dès son introduction, le Lévitique place le sacrifice au cœur de la relation entre Dieu et Son peuple. S’approcher de Dieu sans le sacrifice est inenvisageable. C’est pourquoi, dès son introduction, le Lévitique part de ce point unique de départ : Lévitique 1,2. Tous les sacrifices envisagés dans le Lévitique sont présentés comme des offrandes des hommes à Dieu : Lévitique 1,2 ; 2,1… Mais toutes les offrandes n’ont pas le même sens ni la même valeur. Les cinq premiers chapitres du Lévitique présentent les cinq types d’offrandes qui peuvent être apportées :

-          1ère offrande : l’holocauste : Chapitre 1
-          2ème offrande : l’offrande végétale : Chapitre 2
-          3ème offrande : le sacrifice de communion ou d’actions de grâces : Chapitre 3
-          4ème offrande : le sacrifice d’expiation pour le péché : Chapitre 4
-          5ème offrande : le sacrifice de culpabilité ou de réparation : Chapitre 5

 Chaque offrande correspond, comme nous allons le voir, à une réalité spirituelle précise, en ce qui nous concerne, mais aussi en ce qui concerne Christ. Sur les cinq, une seule n’est pas une offrande sanglante : la seconde que l’on appelle l’oblation ou l’offrande végétale qui consiste en un gâteau fait d’ingrédients précis.

a. Caractéristiques communes des offrandes sanglantes

Si les sacrifices sanglants recouvrent des réalités différentes et complémentaires, tous possèdent des caractéristiques communes :

-          La victime offerte devait toujours être sans défaut : Lévitique 1,3 ; 3,1 ; 4,3 ; 5,15. L’animal sans défaut offert à Dieu préfigurait Christ, l’Agneau de Dieu sans tache : Hébreux 9,14 ; 1 Pierre 1,19. Les seules imperfections permises concernaient les sacrifices volontaires, mais avec limites : Lévitique 22,20 à 25. Notons qu’il n’y avait pas que le sacrifice qui devait être sans défaut corporel, le sacrificateur aussi : Lévitique 21,16 à 24.
-          La victime devait être présentée devant l’Eternel : Lévitique 1,3 ; 3,1 ; 4,4 ; 5,26. C’est en effet devant Dieu que nous péchons, que nous le fassions de manière ouverte ou cachée : Psaume 51,5-6. Se présenter devant Dieu, c’est Lui confesser, Lui faire connaître son péché : Psaume 32,5.
-          La victime devait être offerte à l’Eternel, et non point à un autre : Lévitique 1,2 ; 3,1 ; 4,3 ; 5,15. C’est aussi à Dieu que Christ s’est offert sans tache : Hébreux 9,14. Le système biblique des sacrifices n’est pas un système élaboré par les hommes pour gagner la faveur de Dieu et apaiser sa colère. C’est un système établi par Dieu qui correspond à ses exigences absolues. Le sacrifice a pour but de présenter à Dieu ce qui, seul, peut satisfaire Sa justice et Sa sainteté.
-          Par un geste symbolique de la main, l’offrant s’identifiait avec la victime sacrifiée : Lévitique 1,4 ; 3,2 ; 4,4. Chargée des péchés de l’offrant, la victime subissait le châtiment à sa place. Cette identification nous rappelle que lorsque Christ est mort, nous sommes aussi morts avec Lui : Romains 6,3-4.
-          La victime était toujours mise à mort par l’offrant, et non par le sacrificateur : Lévitique 1,5 ; 3,2 ; 4,4. Cette nécessité nous rappelle que nous avons chacun une part personnelle dans la mort de Christ. Ce sont nos mains, et non celles d’un autre, notre péché et non celui d’un autre, qui ont cloué le Christ sur la croix.
-          Le sang de la victime devait toujours être répandu sur l’autel par le sacrificateur : Lévitique 1,5 ; 3,2 ; 4,6-7. C’est Christ Lui-même, notre grand prêtre qui présente à Dieu Son sang pour le pardon et l’expiation de nos fautes : Hébreux 9,12.14.22.24.

Sept points essentiels constituent le rituel sacrificiel dans le Lévitique :

-          Présentation de la victime
-          Identification de l’offrant avec la victime
-          Immolation de la victime
-          Aspersion du sang de la victime
-          Combustion entière ou partielle de la victime
-          Acceptation du sacrifice
-          Appréciation divine : le sacrifice est dit « de bonne odeur à Dieu » ou il est dit « qu’il est pardonné à l’offrant. »

De même, quatre réalités communes sont évoquées au travers de tous les sacrifices :

-          La réalité du péché : les mots péché, iniquité, impur, impureté, souillure ou souillé apparaissent constamment en lien avec les sacrifices offerts : Lévitique 4,1.3.13.14 ; 5,1.2.3.7… 10,10 ; 11,47 ; 12,1.
-          La réalité du jugement : le feu passe sur les sacrifices qui sont consumés : Lévitique 1,7.8.9.12… ; 2,2.3.9.10.14.16…
-          La réalité du salut : Le sang est versé comme expiation : Lévitique 1,4.5.11.15…, les sacrifices sont de bonne odeur à Dieu : Lévitique 1,9.13.17…, il est pardonné à l’offrant : Lévitique 4,20.26.31.35
-          La volonté de Dieu est accomplie : Dieu établit le rituel comme une loi perpétuelle qu’il est interdit d’enfreindre sous peine de mort : Lévitique 3,17 ; 6,15… ; 17,8-9

b. Signification des cinq sacrifices

Nous avons vu que le livre du Lévitique établit cinq types de sacrifices différents qui peuvent être offerts à Dieu. Parmi ces cinq sacrifices, trois sont offerts volontairement par l’offrant : l’holocauste, l’offrande farine, le sacrifice d’actions de grâces ; et deux sont prescrits comme obligatoires à cause du péché : le sacrifice d’expiation et le sacrifice de culpabilité. L’ordre dans lequel le lévitique présente les différents types de sacrifices qui peuvent être offerts à Dieu ne procède pas du hasard. On pourrait s’attendre à ce que, le péché étant le problème principal entre Dieu et nous, Dieu parte du sacrifice de culpabilité ou de réparation en vue de régler la question du péché pour aller, crescendo, vers l’holocauste, sacrifice qui exprime le don total de soi à Dieu. Il n’en est rien ! Dieu présente les sacrifices dans le sens inverse : Il part de l’holocauste, qui exprime le don volontaire de soi, pour aller vers le sacrifice de culpabilité ou de réparation, qui exprime l’application la plus nécessaire et obligatoire du sacrifice.

L’ordre dans lequel sont présentés les sacrifices ne suit pas celui du besoin de l’homme dans son expérience de réconciliation avec Dieu : le pardon avant la reconnaissance et le don de sa vie à Dieu. Il suit le point de vue de Dieu et ce que fut l’expérience de Christ pour que le pardon et la réconciliation avec Dieu soit possible entre nous et Lui

Pour que notre culpabilité soit ôtée et que la réparation entre Dieu et nous se fasse, il fallut

-          Que Christ se porte volontaire : Hébreux 10,5 à 9
-          Qu’il se donne entièrement à Dieu pour nous : Hébreux 9,12 à 14
Il a été par son sacrifice volontaire l’holocauste agréable à Dieu, le type même du don d’une vie entièrement offerte à Dieu : Ephésiens 5,2 ; Lévitique 1,9.13.17

-          Que la vie de Christ soit parfaite, exempte de toute marque et de toute odeur de péché : Hébreux 7,26 à 28
Christ a été pour nous, par Sa vie, l’offrande de farine (le grain de blé broyé et moulu : Jean 12,25 ointe d’huile (le Saint-Esprit) et d’encens (la prière), parfaite : Lévitique 2,1, une offrande sans levain (symbole du péché) : Lévitique 2,11.

-          Que le sacrifice de Christ soit pleinement agréé par Dieu, un sacrifice accompli en pleine communion avec Lui : Matthieu 3,17, ce qu’atteste la résurrection : Romains 1,4 ; Actes 2,2 »-24
Christ a été par son sacrifice Celui qui a rétabli entre nous et Dieu la communion rompue : 1 Corinthiens 10,16 ; 1 Jean 1,3 ; Ephésiens 2,13-14. Par Lui, nous pouvons à notre tour offrir des sacrifices d’actions de grâces agréés par Dieu : Lévitique 3,1 ; Hébreux 13,15-16

-          Que le sacrifice de Christ soit un sacrifice d’expiation pour le péché : Romains 3,23 à 26 ; 1 Jean 2,2
Jésus a été pour nous l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde : Jean 1,29

-          Que le sacrifice de Christ soit un sacrifice de culpabilité ou de réparation : Esaïe 53,10 (version NBS).
Le sacrifice Jésus n’ôte pas seulement le péché. Il répare dans notre relation avec Dieu tout ce que le péché a introduit de méfaits et de culpabilité. Il n’y a désormais plus de condamnation pour ceux qui sont à Jésus-Christ : Romains 8,1 ; Jean 5,24. Jésus est pour nous le sacrifice qui efface de nos vies tout ce dont le péché nous rend coupables devant Dieu : Lévitique 5.


Si l’ordre des sacrifices donné dans le Lévitique correspond à l’ordre de la réalité vécue par le Christ en venant sur terre pour mourir pour nous, notre expérience épouse quant à elle l’ordre inverse. Partant de notre situation, nous confessons nos péchés, nous croyons au Christ, et à la valeur de Sa mort pour l’expiation et la réparation de nos fautes – Nous entrons par Lui dans la communion avec Dieu pour Lui offrir nos actions de grâces – Nous progressons ensuite dans la voie de la sanctification,  en nous séparant du levain du péché pour finir par nous offrir tout entier à Dieu !